Billet de Sylvie Poirier, rédactrice en chef de
Vita
Publié dans le numéro de Février-mars 2010
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Avoir 40 ans et plus aujourd’hui, c’est fantastique! On peut faire à peu près tout ce qu’on veut. On est libre d’être en couple ou pas, d’avoir des enfants ou pas, de miser sur sa vie professionnelle ou pas. On peut opter pour le mariage, l’union civile, le concubinage, le célibat, le batifolage; on bénéficie de congés de maternité avantageux; on a la possibilité de faire carrière en politique, en affaires, en sciences, en ingénierie, en cinéma, en astronomie, en restauration, en diplomatie, en édition… Bref, nos rêves sont accessibles, possibles. Ce qui n’a pas toujours été le cas, ne l’oublions pas. Aurait-on atteint le nirvana? N’exagérons pas. Mais on ne lâche pas. Le féminisme nous a ouvert toutes les voies. C’est un constat, pas la fin du combat.
Ceci expliquant cela, on se rapproche merveilleusement (ou dangereusement) de notre objectif: être tout ce que les hommes peuvent être. Mais sans le débordement de testostérone, sans les poils, sans leur incapacité à faire deux choses en même temps, sans leurs nombreuses (et parfois injustifiées) crises d’hystérie au volant, sans le garage aux mille cossins, sans les parties de chasse à la bière, sans les matchs de boxe… sans la Cage aux Sports.
Oui, la vie nous intéresse. Oui, on se lance. Oui, on peut tout réaliser. Oui, on connaît les aléas de l’émancipation. Et oui, on les assume. On peut, par exemple, se retrouver le bec à l’eau si on se sépare de notre conjoint et qu’aucun contrat ne nous protégeait (voir notre reportage «Pacte conjugal: mieux vaut prévenir que guérir», p. 71).
On peut, du jour au lendemain, frapper un mur d’incompréhension si notre époux nous laisse pour… un homme! («Il m’a quittée pour un homme!», p. 74). On peut espérer le prince charmant pendant au moins cent ans depuis que le flirt a été décrété dépassé («Je te drague… moi non plus», p.61). On peut devenir rouge comme une tomate et ruisseler telle Jeanne d’Arc sur le bûcher en pleine réunion de direction quand une chaleur nous consume («La méno au bureau: attention, j’ai chaud!», p. 66).
Jojo ou pas, la liberté nous va bien, et on y tient. Comme le chanterait judicieusement Ariane Moffatt, «on veut tout, ici et maintenant…» On veut la santé, l’amour et l’amitié, le boulot rêvé, le cottage «détaché», la Mini Cooper décapotée, les sacs griffés, les produits de beauté… On veut tout. Et on mérite tout.
La seule chose qui ne nous soit pas accessible, c’est la vie éternelle. Pour le moment. Mais la bonne nouvelle, c’est que plus on est optimiste, plus on est heureux, plus on a de chances de vivre longtemps («L’optimisme, c’est positif!», p. 107).
Alors, on se fait plaisir, ça garde jeune…