Plusieurs d’entre nous doivent leur réussite à la générosité, au professionnalisme et à l’intégrité d’une personne digne de confiance, d’une patronne, d’un collègue, d’une connaissance dont nous admirons la droiture, le jugement, la compétence, l’attitude, l’efficacité, l’humanisme; un leader qui nous inspire le respect et le désir de dépassement.
Ces modèles, lorsqu’ils acceptent de partager leur expertise et leur savoir-être, deviennent de formidables mentors, de véritables courroies de transmission dont le fil conducteur est le transfert de connaissances, de compétences, de clairvoyance, et dont la chaîne émet sur le canal générosité, écoute, empathie.
Des guides qui, de façon bénévole, donnent confiance et assurance à leurs recrues, les révèlent à elles-mêmes et, ce faisant, retirent de cette expérience une satisfaction personnelle édifiante et enrichissante. Des maîtres à penser qui laissent leur suffisance à la maison, leur égo au vestiaire, leur égocentrisme aux oubliettes.
Une bonne mentore ne joue pas à la mère supérieure et ne détient pas nécessairement la vérité. Elle n’impose pas, elle propose. Elle n’explose pas, elle expose. Pour ma part, les mentores qui ont jalonné mon parcours l’ont souvent été à leur insu. Des femmes aux personnalités colorées ou colériques, passionnées ou flegmatiques, perfectionnistes ou artistes, audacieuses ou conservatrices. Des femmes ni parfaites ni irréprochables, des esprits libres, critiques, visionnaires.
Des patronnes que j’ai aimé observer, analyser, désapprouver, admirer, imiter. Je les remercie toutes d’avoir été ellesmêmes, d’avoir su transmettre leur savoirfaire, leurs compétences, leurs habiletés, et surtout d’avoir laissé transparaître leur humanité avec tout ce qu’elle comporte d’imprévisible et d’informel. Merci de m’avoir permis d’apprendre au cours des 23 dernières années mon métier de rédactrice en chef, de m’avoir donné l’occasion de comprendre davantage ce que recèle la nature humaine et de m’avoir inspiré mon propre système de valeurs.
À elles le flambeau
Les mentores qui m’ont accompagnée en cours de route m’ont transmis le flambeau avec confiance (ou par inconscience!). À mon tour (bien que je ne me considère pas comme une mentore) de céder la flamme (pour quelques mois seulement) à une femme professionnelle, drôle, vive, brillante.
Ex-rédactrice en chef, actuelle responsable de notre section Reportages, Louise Richer assurera l’intérim pendant mon congé de ressourcement (une décision personnelle, un besoin d’explorer le monde, la vie, mon lit). Je penserai à vous en sirotant mon caribou.
En fait, durant six petits mois, je vous laisse entre les mains d’une équipe génialissime, expérimentée, littéralement folle de Vita: Joëlle Currat, Caroline Duval, Isabelle Jomphe, Chantal Arès, Suzanne Morin, Camille Finnegan, Claude Labrie et Linda Priestley, notre rédactrice en chef adjointe, qui reviendra bientôt de son congé d’adoption. On se retrouve donc avec bonheur (je parle pour moi, bien sûr) à mon retour.
- Sylvie Poirier
Rédactrice en chef
La version originale de ce billet a été publiée dans le numéro de novembre du
magazine Vita
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