Billet de Sylvie Poirier, rédactrice en chef de
Vita
Publié dans l’édition de Mai 2009
D’emblée, je vous le dis, je ne poursuis aucune quête spirituelle. Je ne tiens pas à savoir s’il y a une vie après la mort, d’ailleurs je n’y crois pas. Par contre, je sais qu’il en existe une avant, et ça me suffit amplement. L’idée de comprendre d’où je viens, où je vais et pourquoi je suis de ce monde ne m’intéresse plus. Ce qui ne m’empêche pas de me questionner sur la nature humaine, sur notre capacité à réaliser de grandes choses, sur notre irrépressible propension à la destruction, sur le sens de notre existence, ici et maintenant. De me demander comment faire pour que le bonheur colle à la maison, pour devenir une citoyenne responsable et une meilleure personne. À voir la façon dont les religions et les croyances échouent dans leurs tentatives de rendre les fidèles heureux, paisibles et généreux, je préfère miser sur l’humanité, aussi imparfaite soit-elle. Il paraît que cette approche plus philosophique serait en fait une forme de spiritualité. Et moi qui me croyais libre de toute velléité mystique… Je n’échapperais donc pas à ce courant favorisant l’élévation humaine, la confiance en soi, la résilience et l’aptitude pour le bonheur, j’adhèrerais à ce mouvement dont la grande prêtresse est encore à ce jour Oprah Winfrey? Eh bien, si tel est le cas, je ne m’en offusquerai pas… Tant qu’on ne me parle pas de pseudopréceptes théologico-sacro-dogmatiques exploitant la crédulité, l’idolâtrie et la superstition des gens. Tout, sauf ça! Tout, sauf la spiritualité à cinq cennes où des gourous farfelus, des maîtres de chakras, des guérisseurs de l’âme, des coachs en tout genre voient dans notre aura toute la détresse du monde et la couleur du chèque dûment rempli. Tout, sauf ce qu’on retrouve dans le sac de récup spirituel: la pensée magique, la confiance aveugle en un guide unique, la psycho pop qui règle tout en 10 secrets, la formule en 15 séances pour être heureux, les ateliers pas très catholiques de croissance personnelle, les sectes qui nous promettent mers immondes… La spiritualité nage parfois en eaux troubles, en zones grises, c’est pourquoi je préfère parler de «zénitude». Conçu spécialement pour vous, lectrices de Vita , ce mot est devenu l’entête d’une nouvelle chronique qui ne vise qu’à vous divertir, à vous faire sourire et, pourquoi pas, à vous faire réfléchir. Après tout, Vita est sans contredit le lieu de rencontre de femmes inspirantes qui réinventent leur vie, transforment leur existence, réalisent leurs rêves, partagent leur expérience et aspirent à la plénitude, à la quiétude et, bien sûr, à la zénitude.