Blogs sur Vita Magazine

27 avril 2009

La zénitude, vous connaissez?

Classé dans : Corps et esprit Sylvie Poirier @ 9:03

Billet de Sylvie Poirier, rédactrice en chef de Vita
Publié dans l’édition de Mai 2009

D’emblée, je vous le dis, je ne poursuis aucune quête spirituelle. Je ne tiens pas à savoir s’il y a une vie après la mort, d’ailleurs je n’y crois pas. Par contre, je sais qu’il en existe une avant, et ça me suffit amplement. L’idée de comprendre d’où je viens, où je vais et pourquoi je suis de ce monde ne m’intéresse plus. Ce qui ne m’empêche pas de me questionner sur la nature humaine, sur notre capacité à réaliser de grandes choses, sur notre irrépressible propension à la destruction, sur le sens de notre existence, ici et maintenant. De me demander comment faire pour que le bonheur colle à la maison, pour devenir une citoyenne responsable et une meilleure personne. À voir la façon dont les religions et les croyances échouent dans leurs tentatives de rendre les fidèles heureux, paisibles et généreux, je préfère miser sur l’humanité, aussi imparfaite soit-elle. Il paraît que cette approche plus philosophique serait en fait une forme de spiritualité. Et moi qui me croyais libre de toute velléité mystique… Je n’échapperais donc pas à ce courant favorisant l’élévation humaine, la confiance en soi, la résilience et l’aptitude pour le bonheur, j’adhèrerais à ce mouvement dont la grande prêtresse est encore à ce jour Oprah Winfrey? Eh bien, si tel est le cas, je ne m’en offusquerai pas… Tant qu’on ne me parle pas de pseudopréceptes théologico-sacro-dogmatiques exploitant la crédulité, l’idolâtrie et la superstition des gens. Tout, sauf ça! Tout, sauf la spiritualité à cinq cennes où des gourous farfelus, des maîtres de chakras, des guérisseurs de l’âme, des coachs en tout genre voient dans notre aura toute la détresse du monde et la couleur du chèque dûment rempli. Tout, sauf ce qu’on retrouve dans le sac de récup spirituel: la pensée magique, la confiance aveugle en un guide unique, la psycho pop qui règle tout en 10 secrets, la formule en 15 séances pour être heureux, les ateliers pas très catholiques de croissance personnelle, les sectes qui nous promettent mers immondes… La spiritualité nage parfois en eaux troubles, en zones grises, c’est pourquoi je préfère parler de «zénitude». Conçu spécialement pour vous, lectrices de Vita , ce mot est devenu l’entête d’une nouvelle chronique qui ne vise qu’à vous divertir, à vous faire sourire et, pourquoi pas, à vous faire réfléchir. Après tout, Vita est sans contredit le lieu de rencontre de femmes inspirantes qui réinventent leur vie, transforment leur existence, réalisent leurs rêves, partagent leur expérience et aspirent à la plénitude, à la quiétude et, bien sûr, à la zénitude.

20 avril 2009

M’as-tu vue?

Classé dans : Corps et esprit Linda Priestley @ 9:52

Dans quelques semaines, j’irai me faire tripoter les yeux au laser pour corriger un vieux défaut que la nature m’a donné il y a près de 40 ans: une myopie de -10 (ne changez pas vos lunettes de lecture, vous avez bien lu). Ô joie! Ô délivrance! Je vais enfin pouvoir me lever le matin sans avoir à tâtonner pendant deux minutes pour trouver mes barniques sur ma table de chevet, séduire sans loucher et me jeter dans les vagues de la mer sans craindre de perdre mes indispensables fonds de bouteilles. Bref, le bonheur au vu et à nu! Sans compter que je vais être capable de lorgner correctement ce cher visage que je n’ai pas vu depuis que je suis une petite fille. Hum… Un instant… À sept ans, j’avais la peau lisse et soyeuse. Et pas une ride. Là, je vais sans doute en voir tout plein! Et des cheveux gris par-dessus le marché (pour l’instant, seule ma coiffeuse sait que j’en ai). Aïe! Suis-je prête à ce grand dévoilement? Ça existe une thérapie pour ex quasi aveugles? Rassurez-moi: je ne vais pas remplacer mes lunettes de correction par des verres solaires que je porterai beau temps mauvais temps et même à l’intérieur, comme une star flétrie qui fuit les spots?

13 avril 2009

Touche pas à ma langue!

Classé dans : Arts et culture Louise Richer @ 8:38

Quand on est fan de littérature, boulimique de lecture et qu’on a toujours travaillé dans le milieu de l’édition au Québec, inutile de vous dire à quel point on est à cheval sur la langue française. Et pointilleuse sur le choix des mots…
C’est donc avec beaucoup de réticence que j’ai accepté, il y a trois ans,  l’invitation d’une collègue qui me proposait d’assister à une conférence de la linguiste Chantal Contant sur les rectifications orthographiques. En entrant dans la salle, j’étais déjà sur la défensive, prête à réfuter toute tentative d’argumentation pour me convaincre d’écrire un «millepatte» sans trait d’union ni «s» final. Non mais, pour qui les bonzes de l’Académie française se prenaient-ils? Et de quel droit allaient-ils nous recommander d’écrire «nénufar» avec un «f» plutôt qu’un «ph»? De là à conclure qu’on allait désormais se mettre à écrire au son, il n’y avait qu’un pas… que, même sous la torture, je ne franchirais pas!
Il a fallu beaucoup de force de persuasion – et de très solides arguments – à la conférencière pour me faire changer d’avis ce jour-là. Car j’ai la tête dure. Et, comme toutes les femmes de ma génération, j’ai dû bûcher si fort pour maîtriser les subtilités du français qu’il n’était pas question pour moi de saboter ces précieux acquis pour endosser une réforme dont je ne saisissais même pas la pertinence. Mais quand on m’a expliqué les multiples transformations qu’avait subies le français depuis le Moyen Âge, un éclair de compréhension a ouvert mon esprit. Et lorsque j’ai constaté que, en plus de l’Office québécois de la langue française, quantité de dictionnaires, d’ouvrages de référence et de logiciels de correction endossaient les fameuses rectifications, j’ai fini par reconnaître la logique et le bienfondé de la nouvelle orthographe. D’abord à mon corps défendant, je l’avoue. Puis avec mon plein consentement. Arraché de haute lutte par Madame Contant et quelques autres éminents spécialistes en la matière.
Dans le premier numéro de Vita, la rédactrice en chef Sylvie Poirier annonçait notre décision d’adopter la plupart des rectifications orthographiques. Vous dire le tollé qui a suivi! Des dizaines de messages de lectrices nous accusaient de «massacrer notre langue en la nivelant vers le bas» ou encore carrément de «l’écrire au son, une vraie insulte à l’intelligence!» Ouille! J’étais drôlement bien placée pour les comprendre, ces lectrices outrées, parce qu’avant de me renseigner je m’indignais moi aussi en débitant les mêmes lieux communs. D’où notre décision de publier, en avril, un reportage bien documenté sur le sujet. Et si la question n’a certes pas fini d’être discutée, on aura au moins l’impression d’avoir concrètement contribué au débat.

Vous voulez en savoir plus sur la nouvelle orthographe, ne manquez pas de lire notre article « Le point sur la nouvelle orthographe ».

6 avril 2009

Yoko persiste et signe

Classé dans : Femmes d'exception Louise Richer @ 9:09

Est-ce ma cinquantaine toute neuve qui me rend nostalgique au point de me laisser encore séduire par mes idoles de jeunesse? Je me suis posé la question en me rendant cette semaine à l’inauguration de l’exposition Imagine – La ballade pour la paix de John & Yoko , présentée au Musée des beaux-arts de Montréal*. Soulignant le 40e anniversaire du célèbre bed-in de John Lennon et Yoko Ono à l’hôtel Reine Élizabeth en 1969, l’événement m’a attirée comme un puissant aimant. Impensable pour moi de rater pareille occasion de renouer avec mon glorieux passé de groupie des Beatles…

Je n’ai pas regretté une seconde de m’être déplacée ce matin-là. D’abord pour le plaisir de me replonger dans l’euphorique atmosphère des années 60 et 70, fertile terreau du flower power dont se réclamait toute une génération de barbus aux cheveux longs et de filles en jeans brodés et ponchos en macramé. Sur fond de musique planante, les boomers s’en donnaient à coeur joie – entre deux joints – pour manifester haut et fort leur idéal de paix et de liberté. Leaders du mouvement sur la scène artistique, John et Yoko l’ont incarné à l’échelle planétaire, propageant leur message médiatisé par de multiples coups d’éclat, dont le fameux bed-in montréalais qui a servi de prétexte à l’expo du MBAM.

Les fans du couple mythique seront évidemment ravis de circuler dans ce parcours interactif – autant sonore que visuel – qui retrace la vie et l’œuvre de Lennon/Ono, un tandem devenu l’emblème de l’avant-garde artistique de son époque.

Encore aujourd’hui, les installations de Yoko – qui recevra le 6 juin un Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière à la Biennale d’art contemporain de Venise – n’ont rien perdu de leur audace poétique et de leur résonance universelle. D’ailleurs, je l’avoue: ce qui m’a le plus impressionnée à l’ouverture de l’exposition, c’est de voir à quel point Madame Ono, à 76 ans bien sonnés, rayonne de fraîcheur, de simplicité et de vitalité. Candide et naïf, son message de paix? Sans doute. Mais je le trouve inspirant dans cette période où règne le désenchantement… Un fichu de beau pied de nez au cynisme ambiant!

* Imagine – La ballade pour la paix de John & Yoko , présentée au Musée des beaux-arts de Montréal
À l’affiche jusqu’au 21 juin. Entrée gratuite pour tous. Info: 514 285-1600 ou mbam.qc.ca

Photo : MBMA, Denis Bernier

monVita

Inscrivez-vous pour commenter les articles, publier vos histoires ou encore, participer aux forums.


Bienvenue ! Se connecter , s'inscrire ou voir l'aperçu .

Publicité

Partenaires

Concours

")); "));