Vous ai-je déjà dit à quel point le camping m’inspire misère et frayeur? Eh bien, laissez-moi vous le redire: je déteste les tentes, les roulottes, les feux de camp, les papillons de nuit et la promiscuité.
Pourtant, j’aime la campagne: je viens du Lac-Saint-Jean. On parle ici de forêt boréale, de lacs incroyables, de rivières sauvages, des plus gros bleuets au monde (qui sont en fait les plus petits), des atocas (canneberges pour les non-initiées) les plus antioxydants sur la planète!
Malgré ces origines rurales, je ne possède aucun gène actif de coureuse des bois, même si j’ai une Micmaque de la Gaspésie parmi mes aïeules et que mes parents adoraient camper, pêcher et chasser.
L’idée de dormir dans un camp de fortune au coeur d’une faune de mulots, de mouches noires, de taons à cheval, de limaces gluantes, de fourmis dévoreuses d’orteils, de renards roux, de loups blancs (on ne les trouve qu’au zoo de Saint-Félicien, mais on ne sait jamais…), d’ours noirs, de chouettes au regard terrifiant, d’orignaux en rut et d’araignées velues (il paraît qu’elles ne sont pas poilues par chez nous) ne m’inspire pas plus qu’il le faut.
«Mais voyons, on est tellement bien dans la forêt, loin du brouhaha de la ville [qui a dit ça?], de la pollution [ça reste à prouver], du bruit [pas d’accord], du stress [vraiment pas d’accord].»
Je n’ai jamais compris pourquoi certains hommes s’excitaient tant à la seule pensée d’une partie de pêche ou de chasse, loin de leur cocon, d’une douche chaude, d’un lit douillet…
Pourtant, inutile de chercher midi à quatorze heures, les raisons sont évidentes: jouer à Daniel Boone, c’est s’éloigner du quotidien, des problèmes de couple, de famille, d’argent, de travail; c’est fuir la routine, l’ennui… C’est respirer un bon coup et se permettre d’être soi-même. Pas besoin de parler (ou si peu), de se laver (ou si peu), de se raser (ou si peu), de ranger (ou si peu), de cuisiner (ou si peu), de penser (ou si peu).
Au plaisir de la nature, de l’isolement, de la camaraderie et de la simplicité volontaire s’ajoute un sentiment de liberté, de quiétude, de paix. De sainte paix!
Si je n’avais pas peur de mon ombre, des bestioles et du noir, je ferais comme ces femmes qui ont découvert les joies de la pêche entre membres de la même espèce (voir notre reportage «Une femme à la pêche!» dans le dernier numéro de Vita ) et je profiterais de ce répit pour refaire le plein, rigoler avec mes copines et, pourquoi pas, taquiner le poisson.
Mais malgré la perche tendue par notre journaliste — qui a trouvé l’expérience miraculeuse —, je ne mordrai pas à l’hameçon, point à la ligne. Quant à vous, rien ne vous empêche de prendre le brochet par les nageoires et de vivre une aventure frétillante. En plus, vous percerez LE grand mystère masculin… Allez mesdames, on ne loupe pas la chaloupe!
De bonnes adresses…
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