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2 novembre 2011

SALUTATIONS AFFECTUEUSES

Classé dans : Inspiration , Magazine Vita — Tags : mentore , novembre 2011 , rimb @ 15:57

Plusieurs d’entre nous doivent leur réussite à la générosité, au professionnalisme et à l’intégrité d’une personne digne de confiance, d’une patronne, d’un collègue, d’une connaissance dont nous admirons la droiture, le jugement, la compétence, l’attitude, l’efficacité, l’humanisme; un leader qui nous inspire le respect et le désir de dépassement.

Ces modèles, lorsqu’ils acceptent de partager leur expertise et leur savoir-être, deviennent de formidables mentors, de véritables courroies de transmission dont le fil conducteur est le transfert de connaissances, de compétences, de clairvoyance, et dont la chaîne émet sur le canal générosité, écoute, empathie.

Des guides qui, de façon bénévole, donnent confiance et assurance à leurs recrues, les révèlent à elles-mêmes et, ce faisant, retirent de cette expérience une satisfaction personnelle édifiante et enrichissante. Des maîtres à penser qui laissent leur suffisance à la maison, leur égo au vestiaire, leur égocentrisme aux oubliettes.

Une bonne mentore ne joue pas à la mère supérieure et ne détient pas nécessairement la vérité. Elle n’impose pas, elle propose. Elle n’explose pas, elle expose. Pour ma part, les mentores qui ont jalonné mon parcours l’ont souvent été à leur insu. Des femmes aux personnalités colorées ou colériques, passionnées ou flegmatiques, perfectionnistes ou artistes, audacieuses ou conservatrices. Des femmes ni parfaites ni irréprochables, des esprits libres, critiques, visionnaires.

Des patronnes que j’ai aimé observer, analyser, désapprouver, admirer, imiter. Je les remercie toutes d’avoir été ellesmêmes, d’avoir su transmettre leur savoirfaire, leurs compétences, leurs habiletés, et surtout d’avoir laissé transparaître leur humanité avec tout ce qu’elle comporte d’imprévisible et d’informel. Merci de m’avoir permis d’apprendre au cours des 23 dernières années mon métier de rédactrice en chef, de m’avoir donné l’occasion de comprendre davantage ce que recèle la nature humaine et de m’avoir inspiré mon propre système de valeurs.

À elles le flambeau

Les mentores qui m’ont accompagnée en cours de route m’ont transmis le flambeau avec confiance (ou par inconscience!). À mon tour (bien que je ne me considère pas comme une mentore) de céder la flamme (pour quelques mois seulement) à une femme professionnelle, drôle, vive, brillante.

Ex-rédactrice en chef, actuelle responsable de notre section Reportages, Louise Richer assurera l’intérim pendant mon congé de ressourcement (une décision personnelle, un besoin d’explorer le monde, la vie, mon lit). Je penserai à vous en sirotant mon caribou.

En fait, durant six petits mois, je vous laisse entre les mains d’une équipe génialissime, expérimentée, littéralement folle de Vita: Joëlle Currat, Caroline Duval, Isabelle Jomphe, Chantal Arès, Suzanne Morin, Camille Finnegan, Claude Labrie et Linda Priestley, notre rédactrice en chef adjointe, qui reviendra bientôt de son congé d’adoption. On se retrouve donc avec bonheur (je parle pour moi, bien sûr) à mon retour.

- Sylvie Poirier
Rédactrice en chef

La version originale de ce billet a été publiée dans le numéro de novembre du magazine Vita .

27 septembre 2011

ON NE BADINE PAS AVEC L’HUMOUR

Classé dans : Inspiration , Non classé — Tags : , , rimb @ 9:23

Et si l’humour était un besoin social, encore plus pressant en période de crise, d’incertitude économique ou d’instabilité planétaire? Un sparadrap imbibé de blagues oxygénées, de vacheries vitriolées, de méchancetés désinfectantes, de farces décapantes? Si nos travers, nos bobos trouvaient écho dans cette échappatoire consolatrice? Dans cette forme de catharsis collective? Eh bien, on ne s’en porterait que mieux!

Il faut bien soulever le couvercle du presto de temps en temps. Il n’y a pas de mal à vouloir oublier durant quelques heures ses soucis financiers, ses préoccupations familiales, ses angoisses professionnelles; à les mettre sur le réchaud en attendant de les remâcher et, qui sait, de mieux les digérer après un spectacle poilant. L’humour comme défoulement, oui, mais aussi pour le plaisir de découvrir de vrais talents, de faire la rencontre d’artistes percutants ou «juste pour rire». Ce qui est déjà beaucoup.

J’aime rire et je suis bon public. Je jubile à l’idée d’assister à un show où je vais me taper les cuisses ou sourire béatement. Je ne suis pas de celles et ceux qui trouvent qu’il y a trop d’humoristes, au contraire. Rire, pour moi, permet d’abolir les frontières entre les gens. Le camp du rire est souvent celui de la solidarité. Et pourquoi ne pourrait-on pas s’amuser autant des brûlots incendiaires, des jeux de mots savoureux et des satires grinçantes que des histoires salaces, des gros gags juteux et des bouffonneries grossières?

Moi, j’adore le mélange des genres et j’apprécie la richesse naturelle que représente notre gisement de merveilleux bouffons. Je veux me bidonner avec grâce ou avec disgrâce. Je veux pouvoir rire de tout, sans égard pour le discours bienpensant. Des facéties sur la politique, la religion, le multiculturalisme; des sarcasmes mordants sur la condition féminine et masculine, sur les tares de notre société; des parodies sur la sexualité, sur nos névroses collectives… De tout ça, sans tabou ni censure s’il vous plaît.

D’ailleurs les femmes contribuent à cette souhaitable diversité et revendiquent elles aussi le droit à la libre rigolade (voir «Drôles de dames», p. 65). Elles ont la volonté de dire le monde du point de vue des femmes sans être démagogiques ni moralistes. Leurs répliques assassines, leur regard sans compromis sur la vie, leur vision empathique prouvent hors de tout doute qu’elles ont leur place dans cet auguste temple de la comédie. Et si, comme nous l’apprennent nos reportages sur l’humour (identifiés par la pastille Spécial Rire), se fendre la pipe était bon pour le moral, pour la santé, pour les relations diplomatiques, professionnelles et amoureuses, on serait bien folles de s’en passer…

- Sylvie Poirier
Rédactrice en chef

La version originale de ce billet a été publiée dans le numéro d’octobre du magazine Vita.

30 août 2011

UNE RENTRÉE MOUVEMENTÉE

Classé dans : Inspiration — Tags : , , Sylvie Poirier @ 8:59

Lentement mais sûrement, l’été prend le chemin de l’exil, le temps de trois saisons. Mais les rebondissements, les petits et grands scandales, les évènements marquants ou troublants qui ont fait grimper le mercure estival n’hiberneront pas pour autant.

Gageons que les Guy Turcotte (le meurtrier non coupable ou plutôt non responsable: y a-t-il une différence?), Anders Behring Breivik (le tueur fou furieux fanatique sans aucun remords), DSK (le macho intello imbu de lui-même), Rupert Murdoch (le pauvre magnat trahi par tous), Martin Sheen (le perdu des perdus), Lindsay Lohan (la perdue éperdue), Oprah Winfrey (la papesse de la télé), Kate et William (le couple le plus glamourissime), U2 (le groupe dont on prendrait bien une pause), Gilles Duceppe (l’homme qui a vu la chute du Bloc), Pauline Marois (la femme qui a vu l’ours qui a vu la chute du Bloc), Jack Layton (l’homme à qui on ne souhaite que du bien), Jean Charest (le politicien qui ne suscite plus grand-chose), François Legault (mystère et boule de gomme), Gérald Tremblay (mystère et vice de forme) et Anne-Marie Losique (mystère et boules…) referont surface cette année, pour le meilleur ou pour le pire.

Parions que les cônes orangés ne cèderont pas un pouce de terrain aux ponts, viaducs ou tronçons de rue, que les cols bleus nous feront rougir de colère, que les inondations perdront le fil de l’eau au profit de blanches bordées de neige, que la dette américaine nous fera grisonner avant l’heure, que les Montréalais, verts de jalousie, fantasmeront sur les réalisations du maire Labeaume…

La rentrée s’annonce mouvementée sur le plan de l’actualité politique, artistique, journalistique, économique. Et vous, comment envisagez-vous la vôtre? Comme un mal nécessaire? Comme un tourbillon vertigineux? Comme la fin de la récré? Et si on vous disait qu’il est possible de réussir sa rentrée familiale, scolaire et professionnelle sans grincements de dents, sans essoufflement, sans affolement. Que le retour à la «vie normale» – lunchs santé et équilibrés, devoirs et leçons, embouteillages monstres, garde-robe à renipper, inscription au gym, rendez-vous chez le coiffeur, la dentiste, le gynéco – peut se faire dans l’harmonie, la quiétude, voire la «zénitude». Je vous sens sceptique, là…

Rentrée et zen, deux mots qui semblent incompatibles, deux concepts inconciliables, pensez-vous. Eh bien, je vous comprends. Pourtant, il y a tout lieu de croire que notre dossier 40 idées futées pour une rentrée saine… et zen (p. 92) aura de quoi vous calmer le pompon. Parole de psychonévrotique de la rentrée, atteinte aussi du blues du dimanche, du spleen de l’automne et du flip de Noël!

Bonne rentrée et surtout inspirez, expirez, inspirez…

- Sylvie Poirier
Rédactrice en chef

La version originale de ce billet a été publiée dans le numéro de septembre du magazine Vita .

21 juin 2011

Deux kilos de temps, s’il vous plaît.

Classé dans : Inspiration — Tags : , Sylvie Poirier @ 9:32

Si vous êtes comme moi , vous manquez de temps pour tout (pas très original, je sais). Pas le temps de cuisiner, de marcher, de lire, de flâner, de regarder une série télé, d’aller au cinéma… À peine le temps de voir votre chum, votre famille, vos amies, de voyager, de vous entraîner, de faire du shopping…

Si vous êtes comme moi , vous êtes passionnée par ce que vous faites, vous adorez votre boulot, vous en mangez même. Pourtant, lorsque vous constatez que les jours filent, que les semaines s’engouffrent dans un univers parallèle au monde réel et que votre vie traverse un vortex où le temps est devenu virtuel, vous vous dites: «Il me faudra bien réintégrer la planète Terre un jour.» Un jour. Mais dites-moi, comment fait-on pour travailler et vivre en même temps?

Si vous êtes comme moi , vous décidez régulièrement de prendre du temps pour vous. Un massage (exténuant, quand on est fatiguée!), une exfoliation faciale (pas très relaxant), un bain «mousseux» (plutôt «ratatinant»), un petit verre de champagne (beaucoup mieux!), un weekend au spa (dur pour le portefeuille), un séjour à l’auberge (pas donné non plus), des vacances (ouch! là, ça demande réflexion, puisqu’il faut bosser pour deux avant de partir et pour trois en revenant).
Les vacances… Inscrites en lettres fluo dans votre agenda, elles vous rappellent constamment que vous devez arriver indemne à cette date magique ou fatidique, selon votre état d’esprit. Défi ou répit? Seul votre psy le sait! Et pourtant, tout le monde le dit — même les experts de notre reportage «Avons-nous assez de vacances?» (p. 82) —, ce moment d’arrêt est salutaire, vital même, pour notre équilibre, notre bonheur, notre santé. Ça existe, les ateliers pour gérer les vacances?

Si vous êtes comme moi , vous magasinez comme le ferait une souris traversant un labyrinthe parsemé de portes invitantes, de trappes attirantes: vous humez, vous soupesez, vous craquez et, sans plus réfléchir (non pas que vous ayez fait exploser votre banque de neurones), vous cherchez désespérément la sortie! Alors quand vient le temps d’acheter intelligemment, consciencieusement, équitablement, vous en perdez votre latin. Notre article «Marketing écolo – Comment démêler le vert du faux?» (p. 77) devrait vous éclairer juste assez pour vous permettre d’acheter en dépensant le moins d’énergie possible!

Et si, par hasard, vous n’êtes pas comme moi , vous avez le temps de vous regarder le nombril. Et donc de profiter, pour ne pas dire d’abuser, allègrement de notre Spécial Sexe (s’étalant langoureusement tout au long de nos pages), conçu pour vous mais assez excitant… pour lui!
Bonnes vacances (et bon retour!).

- Sylvie Poirier

Ce billet a été publié dans le numéro été 2011 du magazine Vita .

3 mai 2011

Question d’attitude

Classé dans : Inspiration — Tags : 40 ans , âge , julia.haurio @ 9:06

Il n’y a pas si longtemps, une femme de plus de 40 ans était considérée comme une relique sympathique ou pathétique, une antiquité périmée ou bien conservée, une bagnole de collection ou un citron. L’idée qu’une femme de 50 ans puisse être désirable était un barbarisme qui effleurait peu d’esprits masculins. Par contre, l’homme vieillissant méritait notre respect, notre admiration, notre attirance, envers et contre son bide, ses tempes grisonnantes, ses sourcils broussailleux et son moineau fripé. Mais oui, quoi, c’est tellement sexy un mec mature et sûr de lui…

Et nous alors? Heureusement, le vent a tourné. On ne se fait presque plus larguer pour une plus jeune, une plus sexy, une plus belle. On n’est presque plus à la merci du portefeuille du petit ami ou du mari. On a désormais presque toutes une chambre à soi, et ça, Virginia Woolf apprécierait.

En lisant le billet d’Anna Wintour (61 ans) – rédactrice en chef du Vogue américain – dans le numéro d’avril, j’ai été touchée par l’hommage rendu à sa directrice de création, Grace Coddington. Cette grande rousse à la créativité prodigieuse et déjantée a débuté sa carrière comme mannequin au Vogue britannique, est devenue rédactrice puis directrice mode avant d’être recrutée par Miss Wintour – la papesse du style, la diablesse qui s’habille en Prada, la mère de l’incarnation… de la mode. Depuis 1995, Grace nous gratifie de reportages hallucinants, audacieux, magnifiques qui incarnent toute la force et la quintessence de la féminité. Pourquoi lui rendre un hommage maintenant? Parce qu’elle célèbre ses 70 ans.

La mode, les tendances, la créativité, l’avant-gardisme, l’inspiration n’auraient donc rien à voir avec l’âge? Tant mieux. Plus il y aura de Grace Coddington ici-bas, là où le jeunisme fait loi, plus notre univers comptera en son ciel d’étoiles immortelles et intemporelles.

L’âge, ce concept de plus en plus abstrait, flou, arbitraire, s’estompe au profit d’alliances intellectuelles, émotionnelles, professionnelles: nos modèles, nos muses, nos mentores, nos éveilleuses de conscience sont des femmes sur qui le temps coule comme sur un fleuve impétueux et fécond, tout en imprimant sa marque. J’ai une grande admiration pour les Phyllis Lambert (84 ans), Janine Sutto (90 ans), Marie Chouinard (55 ans), Benoîte Groult (91 ans), Vivienne Westwood (70 ans), Annie Leibovitz (61 ans) et Helen Mirren (65 ans) de ce monde. Et l’âge n’y est pour rien. Ce sont plutôt l’âme, le talent, la personnalité, la fougue, l’humanisme de ces icônes qui m’inspirent, me touchent, m’impressionnent.

Les mamies d’aujourd’hui représentent parfaitement ce nouvel état d’esprit: énergie, liberté, autonomie. Elles ont à peine la cinquantaine et déjà un parcours de battantes: carrière intéressante, famille bouillonnante, vie personnelle fringante; bref, elles font partie de ces femmes inspirantes qui nous donnent envie d’aller voir si on est encore présente (lire notre reportage «Les mamies d’aujourd’hui? Quelle énergie!», p. 71).

Et si la vie ne s’arrête pas à 40 ans, à 50 ans, à 70 ans, pas même à 90 ans, qu’estce qu’on attend pour réaliser nos rêves, nos passions, nos désirs les plus profonds? De frapper le 100 ans? Il ne faudrait peut-être pas trop pousser notre luck…

Sylvie Poirier

Ce billet a été publié dans le numéro de mai 2011 du magazine Vita.

5 avril 2011

Je me souviens…

Classé dans : Inspiration — Tags : enfance , souvenirs , admin @ 8:19

J’avais onze ans, ma sœur Diane, huit. Nous jouions dans la neige, marchant à quatre pattes à travers les tunnels de notre iglou; elle, vêtue d’un ensemble en phentex bleu acier tricoté main, et moi en vert olive: bonnet, pull, pantalon et mitaines. Très vintage. Remarquez, c’est peut-être ce qui nous a sauvées de la souffleuse qui (légende urbaine ou pas) hachait quelques enfants par année. J’aimais le moment où nous entrions nous réchauffer en buvant un Quik chaud et en mangeant des biscuits Goglu. Les gros Viau étaient mes préférés, mais faute de mieux, les Goglu valaient cent fois les cookies roses à la guimauve et à la noix de coco. Beurk!

Je me souviens aussi du laitier qui livrait des pintes de lait; du boulanger dont les buns à la crème nous rendaient hystériques. Le pain fesse n’était pas mon favori, j’aimais le pain brun – de son, comme disait ma mère – dont j’étais la seule fan. Un sandwich au Paris Pâté avec un verre de Tang en après-midi, et l’affaire était ketchup! Autres souvenirs valant bien les madeleines de Proust: les bonbons aux patates, les carrés aux Rice Krispies, la tire-éponge Je me souviens… et le gâteau aux cerises Duncan Hines. Ce n’était ni de la gastronomie ni de la bouffe santé, mais c’était drôlement bon!

J’adorais farfouiller dans un des tiroirs de la cuisine – une véritable caverne d’Ali Baba – dans lequel des bonbons de toutes sortes (caramels Kraft, toffees, fraises, bananes, boules noires et paparmannes) promettaient moult plaisirs et… caries (dont on était moins friandes, les dentistes étant plutôt des arracheurs de dents en ce temps-là). Un autre tiroir recelait une petite boîte mystérieuse, fascinante, aujourd’hui classée matière dangereuse: un paquet de cigarettes! Une semaine, c’était des Matinée King Size, une autre, des Peter Jackson, des Cameo mentholées ou des Mark Ten (et leurs coupons à collectionner). Une machine à rouler attendait son heure dans le fond du tiroir, tout comme le papier à rouler Vogue et Export «A».

Le bar, au sous-sol, était toujours bien garni: Beefeater, De Kuyper, Martini Rossi et cognac trônaient fièrement à côté des Dow, O’Keefe et Labatt de cette période festive où personne ne se sentait coupable de manger trop salé, trop sucré, trop gras, trop cuit, pas plus que de fumer comme une cheminée ou de boire jusqu’à la lie.

On ne juge pas les souvenirs. Bons ou mauvais, drôles ou tristes, sains ou non, ils parlent de nous, de notre passé. Ils mesurent la distance entre hier et maintenant.

La nostalgie ne rime pas nécessairement avec mélancolie, cet état tristounet ou teinté de regrets. Lorsqu’on plonge volontairement dans nos souvenirs et qu’on se revoit enfant ou adolescent, c’est tout un pan de notre petite histoire qu’on ramène à notre mémoire.

Dernièrement, dans le bureau d’une collègue, j’ai été attirée par un objet rouge si familier qu’il m’a instantanément accroché un sourire aux lèvres: une boîte de crayons Prismacolor bien taillés, pointant leur mine réjouie et affichant fièrement leurs couleurs. Tout de suite, les journées de rentrée scolaire, de tempête de neige, de cahiers à colorier, de dessins bariolés ont éclaboussé cette minute nostalgique telle une bulle-souvenir irisée.

On peut mesurer le chemin parcouru et les transformations survenues dans nos rues, notre village, notre vie, notre entourage en revisitant notre passé. Le mien est bordé d’objets-cultes (le cube Rubik, les machines à boules, le téléphone à cadran, le Polaroïd, le papier peint deux tons) ou quétaines (la boule disco, les plafonds en stucco, les tapis shag, les cendriers en verre taillé, les potiches et les postiches), de modes chics (le sac Kelly d’Hermès porté par Grace Kelly, le tailleur Chanel, le smoking Yves Saint Laurent, les bottes en loup marin et les manteaux en mouton de Perse – la fourrure n’étant pas encore diabolisée) ou pathétiques (le Fortrel, le palazzo, le jean momie à taille basse qui demandait 30 minutes de gigotage sur le lit avant qu’on réussisse à le zipper, le velours frappé, le cuir «patin», les souliers Patof, les sabots de bois, qui n’avaient aucune raison d’exister!)…

Sylvie Poirier, Rédactrice en chef Vita Magazine

La version originale de ce billet a été publiée dans le numéro d’avril 2011 du magazine Vita

Et vous? Quels sont vos «objets souvenirs» qui vous font plonger dans une douce nostalgie?

14 février 2011

La cage aux fauves

Classé dans : Argent et boulot — Tags : , vie au travail — admin @ 16:56

Emmerdeurs, casse-pieds, enquiquineurs… On connaît toutes une employée ou un patron malcommode. Ces malavenants – achalants ou méchants – ont le don de nous tomber sur les nerfs, de nous vider les moelles, de nous faire faire de la bile ou du mauvais sang.

En présence d’un casse-couille ou d’une casse-cul (les deux tapent sur le système), notre cerveau se met en mode «mammouth en vue!». Il essaie aussitôt d’identifier la menace et de réagir adéquatement: éliminer la source de danger (pas simple dans une tour à bureaux) ou s’adapter à cet antagoniste hostile (pas nécessairement plus simple).

Notre cerveau en alerte analyse l’ennemi, évalue nos chances de survie, calcule nos probabilités de le terrasser, soupèse les enjeux que représente un duel acharné et mesure les risques d’une dérobade. Bref, il ne sait pas trop quoi faire de ce nouveau venu.

Ce qui se comprend assez bien. Le malcommode n’est pas toujours gros, poilu, griffu et fort en gueule. Il peut prendre des allures de chien affectueux (gentil mais vicieux), de lapin malin (vite sur le potin malsain), de serpent venimeux (insidieux et ambitieux). Mais alors, comment faire pour ne pas se laisser mettre en pièces, mordre, duper ou piquer? Pas facile.

Les malcommodes se classent même par espèces en voie d’extermination de leur entourage: le broyeur de noir, l’amoureux de lui-même, le saint martyr, l’enragé, le médisant (voir notre reportage «Comment gérer les casse-pieds?» ). Même si cette tribu (parfois sauvage) donne envie de fuir dans la brousse ou de se terrer dans une caverne (ou dans une taverne, selon notre profil), il faut réagir.

Face à une patronne, un collègue ou un employé déplaisant, nous pouvons nous défendre, exprimer nos frustrations, prêcher par l’exemple, refuser de mémérer ou être irréprochable en tout. Nos meilleures armes? Le calme, la politesse, la franchise et une bonne dose d’humour. Et toujours se rappeler que nous ne pouvons pas changer la bête qui rugit, mais que nous pouvons faire en sorte qu’elle ne nous gruge pas trop…

Sylvie Poirier, Rédactrice en chef de Vita magazine

7 février 2011

Rencontre avec Sylvie Poirier

Classé dans : Site web vita — Tags : , Une première après 40 ans — admin @ 16:21

À l’occasion du concours «Une première après 40 ans» , Sylvie Poirier, la rédactrice en chef du magazine Vita vous invite à la rencontrer. Deux rendez-vous : l’un le samedi 12 février 2011 au Carrefour Laval et l’autre le samedi 19 février 2011 au centre Laurier à Québec, à 13h30 dans les deux cas.

Elle sera accompagnée de trois femmes inspirantes dont le récit de «première fois après 40 ans» a été publié dans les pages de Vita. Celles-ci raconteront leur histoire dans une entrevue dynamique menée par Sylvie Poirier.

Les partenaires du concours vous accueilleront également à leur kiosque et répondront à vos questions. Vous avez jusqu’au 18 mars 2011 pour soumettre votre histoire et tenter de gagner un montant de 5000 $ pour réaliser le défi qui vous tient à cœur. Plusieurs centaines de femmes ont déjà envoyé la leur. Bonne chance!

Julia Haurio
édimestre

9 décembre 2010

Écrire sa liste au Père Noël

Classé dans : Inspiration , Magazine Vita — Tags : liste , noël , admin @ 13:53

En général, nos listes sont assez terre-à-terre. Listes d’épicerie, listes de tâches à faire ou encore listes de rendez-vous…on est loin du rêve et de l’imaginaire. Dans le numéro de décembre 2010-janvier 2011 du magazine , notre rédactrice en chef Sylvie Poirier a la bonne idée de réhabiliter la tradition enfantine de la liste au Père Noël.

Parmi ses souhaits, il y a des choses qu’elle ne veut plus : «les émissions culinaires devenues indigestes : trop de chefs, pas assez de qualité», «les récidivistes criminels libérés pour on ne sait trop quelle raison» ou encore «le gouvernement Harper pour l’ensemble de son œuvre.»

Et il y a aussi des choses qu’elle veut : «acheter une gomme à mâcher “normale” qui ne détruit pas la flore buccale ni la faune environnementale», « pouvoir acheter le journal Rue Frontenac » ou encore «Pouvoir lire des romans en français sur mon ipad».

Ce n’est pas tous les jours qu’on se permet de coucher sur papier ses désirs et ses ras-le-bol. Je me suis donc laissée tenter par l’exercice. En vrac : un médecin de famille pour tous les Québécois, une augmentation du service des autobus de la STM, le maintien du registre des armes à feu, stopper le projet de loi C-32 qui menace le droit d’auteur, avoir plus de choix de magazines québécois chez mon marchand de journaux ect…

Mmm… ça fait du bien! Allez lire la liste complète des souhaits de Sylvie Poirier dans l’édition en kiosque du magazine Vita et prêtez-vous au jeu!

Julia Haurio – édimestre www.vitamagazine.ca

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