Marie Rinfret, militante dans l'âme
J'étais une étudiante plutôt moyenne, mais comme militante, j'étais première de classe!» avoue en riant Marie Rinfret, 53 ans, présidente de la Commission de l'équité salariale du Québec depuis janvier 2011. Son engagement social ne date donc pas d'hier. Ainsi, pendant que ses camarades de la faculté de droit potassaient leurs bouquins, l'étudiante «moyenne» participait à un projet pilote qui a plus tard donné naissance au Bureau d'information juridique de l'Université Laval. Et son stage de fin d'études, c'est dans un bureau d'aide juridique, celui du quartier Giffard, à Québec, qu'elle l'a effectué.
Élevée par des parents qui ont toujours prôné l'égalité - «Papa n'a jamais cuisiné, mais il faisait la vaisselle après chaque repas!» - et l'autonomie financière autant pour leurs deux filles que pour leur fils, Marie Rinfret occupe aujourd'hui un poste qui lui va comme un gant. Et elle est entrée en fonction à un moment charnière de la Loi sur l'équité salariale (souvent appelée loi 35).
Depuis le 31 décembre dernier, la «période de grâce» est en effet terminée et les entreprises québécoises ne peuvent plus se défiler: elles doivent respecter la loi... ou en payer le prix. »
Pourquoi le Québec a-t-il adopté la loi 35 il y a 15 ans, alors que l'article 19 de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne garantit le droit à l'équité salariale depuis 1975?
Parce que l'article 19 ne suffisait pas à protéger les droits des travailleuses. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse n'a pas l'expertise suffisante pour intervenir dans le dossier de
l'équité salariale
et s'assurer qu'il s'incarne au quotidien sur les lieux de travail. À cet égard, le processus d'examen des plaintes des travailleuses était long et peu concluant. »