Le rire facilite le travail
Il suffit parfois d'une petite blague ou d'une réflexion cocasse pour adoucir un regard, changer l'atmosphère, désamorcer une crise, apaiser tensions et frustrations. À ce propos, je me souviens qu'un collègue que j'avais du mal à supporter m'a un jour fait rire aux éclats. Et cette hilarité partagée a tissé entre nous une complicité qui persiste depuis.
Avouons-le: aujourd'hui plus que jamais, le monde du travail est devenu un nid de stress et une course à la performance... d'où il fait bon s'échapper, l'espace d'un fou rire, pour retomber sur ses pieds et reprendre son élan. Car on travaille indubitablement mieux dans la bonne humeur.
Cela dit, le mot «humour» cadre pourtant mal avec la sphère professionnelle qui, sans exiger qu'on se prenne au sérieux, suppose tout de même une certaine réserve. Parce qu'on souhaite projeter une image de compétence, de savoir-faire et de maîtrise de soi, on ne veut surtout pas que notre jupon dépasse!
«Comme on est en démonstration, on peut croire qu'il n'est pas de mise de manifester son sens de l'humour et sa fantaisie. Peut-être a-t-on tendance à confondre rigueur et rigidité?» demande Louise Richer, directrice générale de l'École nationale de l'humour (ÉNH), en ajoutant que plusieurs études ont déjà démontré l'utilisation positive et stratégique de l'humour.
Un lubrifiant social
«Ce n'est pas parce qu'on a du plaisir qu'on est moins rigoureux», note Carole Miville, auteure de
Rire et grandir en dix étapes
(Les Éditions Quebecor), conférencière et éduc-animatrice depuis plus de 15 ans, principalement dans le cadre de programmes de santé et sécurité au travail.
«Et ce n'est pas non plus parce qu'on rit qu'on n'est pas sérieux, au contraire! assure-t-elle. Seuls les gens sérieux aiment rire: ils comprennent la relativité des choses. On peut faire un drame d'un incident... ou choisir d'en rire. Souvent, ce n'est pas la situation qui est grave, mais la façon dont on la perçoit.»