Séparation : accuser le choc
On pourrait croire qu'à 40 ou 50 ans, l'impact de l'annonce d'une rupture amoureuse serait atténué par l'expérience des séparations passées, la sagesse acquise, une meilleure connaissance de soi-même. Pour certaines, c'est effectivement le cas. Pour d'autres, ce sera plus dur : 15 années de vie commune qui prennent le bord , les enfants mêlés à tout ça, l'idée que notre partenaire nous laisse pour un « modèle » plus récent... Bref, on s'en sort rarement sans difficulté : il faut accuser le coup, avec tout ce que cela implique.
Bien entendu, si on est celle qui décide de la séparation, on ne parlera pas de choc en tant que tel. « La personne qui laisse a fait son deuil bien avant, et aura plutôt éprouvé une déception », dit Élise Castonguay, psychologue. Celle qui encaisse la nouvelle, elle, devra gérer une multitude de sentiments : rejet, impuissance, peine, colère, trahison, impression d'échec, perte de contrôle, émotions liées à des expériences passées comme le divorce de ses parents...
La situation sera vécue à différentes intensités, selon les antécédents familiaux, la présence ou non d'enfants, la raison de la rupture, etc., note Sheryl Gaudet , psychothérapeute et vice-présidente de l'Association des psychothérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (APCFQ). La spécialiste compare le choc d'une rupture à une maladie qu'on attraperait subitement. « On se sent mal, moche. On a juste envie de se mettre au lit et d'attendre que ça passe. Et c'est normal. »