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Le choc de la séparation : inévitable mais surmontable

Apprendre qu’on est laissée, c’est un peu comme si le sol s’ouvrait sous nos pieds. Un choc. Comment traverser une séparation sans y laisser sa peau?

Modifié le :
2010-11-23 11:59
Publié le :
2010-11-22 09:38
Par:
Isabelle Bergeron

© Elena Elisseeva

Séparation : accuser le choc

Je n'ai vécu qu'une seule, mais ô combien intense, peine d'amour. Je me rappelle comme si c'était hier cette émotion douloureuse et acérée telle la lame d'un couteau qui me déchirait le cœur. Jamais, ai-je pensé, je ne m'en remettrais de cette séparation. Et pourtant...

On pourrait croire qu'à 40 ou 50 ans, l'impact de l'annonce d'une rupture amoureuse serait atténué par l'expérience des séparations passées, la sagesse acquise, une meilleure connaissance de soi-même. Pour certaines, c'est effectivement le cas. Pour d'autres, ce sera plus dur : 15 années de vie commune qui prennent le bord , les enfants mêlés à tout ça, l'idée que notre partenaire nous laisse pour un « modèle » plus récent... Bref, on s'en sort rarement sans difficulté : il faut accuser le coup, avec tout ce que cela implique.

Bien entendu, si on est celle qui décide de la séparation, on ne parlera pas de choc en tant que tel. « La personne qui laisse a fait son deuil bien avant, et aura plutôt éprouvé une déception », dit Élise Castonguay, psychologue. Celle qui encaisse la nouvelle, elle, devra gérer une multitude de sentiments : rejet, impuissance, peine, colère, trahison, impression d'échec, perte de contrôle, émotions liées à des expériences passées comme le divorce de ses parents...

La situation sera vécue à différentes intensités, selon les antécédents familiaux, la présence ou non d'enfants, la raison de la rupture, etc., note Sheryl Gaudet , psychothérapeute et vice-présidente de l'Association des psychothérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (APCFQ). La spécialiste compare le choc d'une rupture à une maladie qu'on attraperait subitement. « On se sent mal, moche. On a juste envie de se mettre au lit et d'attendre que ça passe. Et c'est normal. »

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Séparation : se donner du temps

Se donner le droit et le temps d'avoir mal

Pleurer, traîner en pyjama, ne voir personne, faire garder les enfants quelques jours pour être seule, maudire son ex, prendre une cuite, se distraire pour ne pas penser... On s'en donne le droit! À condition toutefois de ne pas se laisser aller des semaines durant à se morfondre ou encore à éviter à tout prix de faire face à ce qu'on ressent. « Les personnes qui s'en sortiront le mieux sont celles qui n'ont pas peur de leurs émotions et qui savent, profondément en elles, que tout cela finira par passer », soutient Élise Castonguay.

Selon la psychologue , le premier réflexe d'une personne quittée est de chercher à s'expliquer ce qui se passe. « La compréhension donne l'impression d'avoir une certaine emprise sur la situation et d'ainsi mieux la digérer », dit-elle. Même si rares sont les raisons satisfaisantes, elles valent souvent mieux qu'un néant complet. « Toutefois, il est préférable d'attendre quelques jours, le temps que le choc se soit atténué, avant de commencer à s'étudier et à analyser la situation, conseille Sheryl Gaudet. Quand on est en état de choc, notre jugement est biaisé. »

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Séparation : aller de l'avant

Se donner les moyens de s'en sortir

Au bout de quelques jours, même si on aurait encore envie de se terrer sous les couvertures, il peut être bon de se forcer à reprendre ses activités. « Au début, le cœur n'y sera peut-être pas, mais à la fin de la journée, il est fort probable que cela nous aura changé les idées et fait le plus grand bien », croit Élise Castonguay.

Pour tromper sa tristesse, on peut par exemple voir ses amies, aller au cinéma, faire de l'exercice ou manger au restaurant . Sheryl Gaudet, elle, suggère de tenir un journal. « Cela aide beaucoup à comprendre ce que l'on ressent, à prendre du recul et à dédramatiser. » Personnellement, une chose qui m'a permis de tenir le coup durant cette phase difficile de la séparation, c'est la « thérapie par le rire ». Pendant plusieurs jours, je n'ai loué que des comédies, que je regardais en boucle le soir. Et j'évitais de lire les journaux (trop déprimants) ainsi que de fréquenter des personnes négatives.

Néanmoins, il ne faut pas croire que l'on sera sur pied au bout de deux semaines. « Un deuil dure environ un an », rappelle Élise Castonguay. Et le choc de la séparation n'en est que la première phase. La guérison constitue donc un processus de longue haleine... à vivre étape par étape. Et même si on ne le voit pas sur le coup, ce travail peut être très constructif. « Une séparation est souvent l'occasion de régler certaines choses, comme de vieux modèles amoureux qui ne nous conviennent plus », conclut Sheryl Gaudet.


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