Histoire de résilience
Dans le bureau de cette blonde énergique au regard vif trône la photo de ses trois enfants: Laurent et Félix, ceux à qui elle a donné naissance, et Julien, le fils de son mari Stéphane, veuf comme elle. Ils se sont épousés le 8 du 8e mois 2008, une date symbole d'éternité pour eux. «Le chiffre 8 représente l'infini, dit-elle, radieuse. Et quand on a perdu des êtres chers, on sait qu'on est avec eux pour toujours...
Pour officialiser leur union, Lyne et Stéphane souhaitaient un mariage intime. Une centaine de personnes se sont toutefois jointes à eux pour faire la noce au chic Château Dufresne, répondant à l'invitation d'une amie qui tenait à souligner l'évènement en grand, après les années de cataclysme dont venait d'émerger la nouvelle mariée.
Départs successifs
Retour dans le passé, à l'époque où Lyne faisait ses premiers pas sur le marché de l'emploi. Avant de diriger la Fondation La rue des Femmes, cette stratège en communication a travaillé dans des boîtes de publicité. C'est d'ailleurs dans une agence de pub qu'elle est tombée amoureuse de Jean-Pierre, un illustrateur, le futur père de ses enfants. Par la suite, elle a oeuvré à la Fiducie Desjardins où elle a connu Diane, qui a d'abord été sa patronne pour ensuite devenir son amie.
En 1994, le jour où Lyne accouchait de Laurent, son fils aîné, Diane s'est elle aussi retrouvée d'urgence à l'hôpital où on a dû lui enlever l'utérus et les ovaires. Les médecins lui donnaient quelques mois à vivre: elle a tenu le coup plus de quatre ans. Le temps de préparer ses enfants à son départ. D'une lucidité et d'une force exemplaires, Diane a profondément inspiré Lyne, qu'elle a aussi familiarisée avec la mort. Les dernières heures de cette grande amie ont coïncidé avec la naissance de Félix. En congé de maternité, Lyne allait visiter Diane à l'unité de soins palliatifs avec son poupon