Organisation - Désordonnée... et fière de l'être
C'est avec un soupir de résignation que j'ai accepté récemment une invitation chez Ariane, que j'évitais depuis un moment pour une raison simple: elle m'exaspère.
Dès qu'on arrive chez elle, c'est une rafale de recommandations: «Non, ton manteau, ça va ici. Tes bottes, c'est là. S'il te plaît, prends un sous-verre pour ton apéro... » Et à la fin de la soirée, on peut être sûr qu'elle va charger le lave-vaisselle sous les yeux de ses invités, prétextant que les assiettes sales, elle ne supporte pas.
Mais cette fois, Ariane était très détendue, et j'ai pu déposer mon Bloody Mary sur une serviette en papier sans m'attirer de remontrances. La raison de ce changement, surprenant chez une obsédée du «chaque chose à sa place» de 52 ans? Un nouveau chum qui ne craint pas de laisser dans l'entrée son sac d'entraînement en revenant du gym. Quand sa douce le lui fait remarquer, il a le ton qu'il faut pour lui dire: «Relaxe».
Ordre contre-productif
Selon la psychologue organisationnelle Julie Bourbonnais, il arrive qu'un excès d'ordre puisse être contre-productif et, à la limite, traduire une tendance obsessive compulsive. «Certaines se donnent des règles strictes pour n'importe quelle tâche ménagère, comme passer l'aspirateur toujours dans le même sens, pour que les traces soient bien parallèles.» Au bout du compte, c'est étouffant et, très souvent, cela se traduit par des pertes de temps.
La vie se plaît à mélanger ordre et désordre, imprévu et surprise (parlez-en aux parents d'ados). C'est pour cela qu'elle reste... vivante et excitante. «Certaines formes d'hyperorganisation, dit Julie Bourbonnais, trahissent un besoin de contrôle, au risque de se fermer aux nouvelles informations, qui, à notre époque, surgissent de partout. Alors que les personnes à l'organisation moins rigide savent en général mieux s'adapter, trouver de nouvelles solutions.»