Sexualité des ados et mères - Entre dialogue et peur

Bonne question ! Les mères, nous dit la gynécologue et sexologue Marie Véluire, restent les interlocutrices privilégiées à l'adolescence, pour évoquer les questions liées à la sexualité. Oui... et non, prétend la spécialiste.

Avez-vous des ados chez vous?
Moi, j'en ai trois, garçons et fille, âgés de 13 à 17 ans. Des amours! Rebelles juste ce qu'il faut, câlins à leurs heures et tellement branchés sur le monde, le vrai comme le virtuel, que nos discussions sont multiples et variées. Sexualité comprise. Dans ce domaine, il n'y a plus (ou presque) de tabous, juste des yeux levés au ciel - avec dédain - qui prétendent on sait déjà tout ça, maman! Bref, un calme plat qui n'était qu'apparent de mon côté, car il a suffi du débat sur la cyberpornographie («La cyberporno, une obsession... parentale?» dans le numéro de mai de Vita en kiosque ce vendredi 16 avril, pour que saute ma belle sérénité. Exit le parent cool , bonjour la mère poule. Un peu plus et je coupais définitivement notre connexion Internet. Excessif comme réaction, vous trouvez?

Bien sûr, mais typique des mères d'aujourd'hui, m'apprend Marie Véluire, gynécologue et sexologue française, auteure du livre Les adolescents et la sexualité, 101 questions de mères , publié en collaboration avec la journaliste Catherine Siguret, en janvier dernier. Car selon elle, deux phénomènes contradictoires guident nos réflexes: l'ouverture au dialogue d'un côté et la peur de l'autre.

Tolérance et liberté de dialogue
Indéniablement, la parole autour de la sexualité circule mieux entre maman, fille et fiston. «Aujourd'hui, c'est clair: il y a des mots, allègue madame Véluire, qui peuvent être émis de façon effective sans que cela soit une catastrophe ni dans les familles ni ailleurs.»