Mitsou la conquérante
Mitsou la conquérante Malgré de sempiternelles remises en question - «un domaine où je suis passée maître», dira-t-elle -, la détermination de Mitsou est faite d'acier trempé. Qui ne se souvient pas de Bye bye mon cowboy ? Il fallait du cran pour enregistrer un single en n'ayant aucune expérience dans le domaine. «J'ai toujours su ce que je voulais faire. J'y suis arrivée grâce à un travail acharné.» Et à un sens aigu de l'image, pourrait-on ajouter.
Si sa voix reste encore à peaufiner quand, à 18 ans, elle lance l'album El Mundo , le look, lui, est déjà digne de Brigitte Bardot et de Marilyn Monroe, à qui les médias la comparent. Voici ce qu'elle déclare alors dans une entrevue à l'émission Caméra 88 (TQS), moue rouge baiser et décolleté ravageur à l'appui: «[Un look comme le mien], ça n'a jamais été élaboré ici, au Québec. Tous les artistes sont plutôt du style voisin d'à côté. Moi, c'est un peu le contraire de ça. Je veux donner du rêve.» Et Dieu sait si elle en a fait rêver à l'époque, des jeunes, conquis par cet irrésistible cocktail de sex-appeal et de fraîcheur. La principale intéressée pouvait se réjouir: elle avait atteint son but.
Les années ont passé et les formes pulpeuses ont fait place à une minceur chic. L'image est maintenant lisse, sans aspérités, très hollywoodienne. Rarement resurgit la fille spontanée d'autrefois. Aux nostalgiques de cette Mitsou-là - j'en suis -, il est recommandé d'aller voir sur YouTube la vidéo Mitsou est en manque - avec Béliveau , où elle se lance dans un délirant numéro à la gloire des lipides et des glucides. On vole , le nouveau clip qui marque son retour à la chanson, s'inscrit dans la même veine ludique, de l'électro-pop agréablement léger. Son refrain «On vole loin dans le ciel sans capitaine » m'a toutefois laissée songeuse. Traduirait-il un désir de retrouver la totale liberté des débuts? D'échapper à l'image formatée qui est devenue la sienne? À son emploi du temps ultrachargé?