Prise de poids : le facteur génétique
Au Québec, 75 % des femmes
veulent perdre du poids
. Et on ne parle pas de 2 ou 3 kilos mais, en moyenne, de 13 kilos! Que ce soit pour augmenter leur estime de soi, pour jouir d'une meilleure santé ou parce qu'elles n'aiment pas leur corps (surtout passé le cap de la quarantaine...), elles se sont donc déjà serré la ceinture près de trois fois au cours de leur vie.
J'avoue que ces statistiques - établies à partir d'un sondage Internet réalisé en mars 2008 par la firme Léger Marketing - ont activé mes neurones à plein régime. Sachant que seulement 10 % de ces femmes parviendront à leurs fins (tous les spécialistes en nutrition s'entendent: 90 % des personnes qui ont suivi un régime amaigrissant reprennent leur poids initial, voire davantage, en moins de cinq ans), il y a de quoi rester... sur sa faim. Tout bien balancé, pourquoi n'arrive-t-on pas à se débarrasser une fois pour toutes de ces kilos qui nous pèsent?
Les gènes peuvent parfois nous gêner.
«La génétique est en fait un facteur très important», affirme Dominique Garrel, endocrinologue et professeur titulaire au Département de nutrition de l'Université de Montréal, dont le livre Question de maigrir explique dans les grandes largeurs toutes les causes de l'obésité. «Celles qui, par exemple, ont hérité d'un métabolisme de base plus lent auront tendance à grossir davantage. Des recherches sérieuses ont en effet démontré que, selon les familles, la dépense d'énergie au repos pouvait varier de 300 calories par jour.» Avec un surplus de 300 calories quotidiennement, inutile de préciser que bien des gens seront obèses en un an!
«À cela s'ajoute le caractère héréditaire, qui poussera certaines personnes à bouger spontanément plus que d'autres, poursuit le Dr Garrel. Quand on établit le bilan de nos dépenses énergétiques au cours d'une journée normale, on voit que le tiers d'entre elles sont involontaires: c'est ce qu'on dépense en vaquant simplement à nos tâches quotidiennes (cuisiner, parler au téléphone, travailler, faire les lits, etc.). D'après ce qu'on a pu constater, certains sujets bougent trois fois plus que d'autres pour accomplir les mêmes tâches, ce qui accroît leur dépense d'énergie et prévient la prise de poids.»