Le poids des années
Sonia, 43 ans, joue au yoyo avec ses kilos. «J'ai eu toute une surprise à la fin de l'été quand j'ai vu le chiffre sur ma balance.
J'avais engraissé de neuf livres en moins de deux mois!» Sonia ne s'était jamais autant souciée de ses kilos en trop avant d'avoir atteint la quarantaine. «J'engraisse plus vite et je maigris moins rapidement. C'est un cercle sans fin! Il faut que je fasse plus d'efforts pour faire fondre mes kilos. Pourtant, je mange sensiblement la même chose qu'avant», assure-t-elle.
Son constat est juste. Une fois arrivées à un certain âge, on peut manger les mêmes aliments, dans les mêmes quantités, mais notre corps ne réagit plus de la même façon. Au banc des accusés: notre métabolisme. «À 50 ans, notre corps métabolise moins vite qu'à 20 ans, d'où la prise de poids, et ce, même si nous mangeons la même chose», explique Isabelle Emond, nutritionniste. La perte de la masse musculaire a également une influence sur notre poids. Après 40 ans, on perd environ un tiers de livre de muscle par année... qu'on gagne en tissus graisseux. Ouch!
Et puis, avouons-le, il y a également des changements dans notre style de vie. Combien d'heures par jour restons-nous assises? Ne boirait-on pas un peu plus de vin qu'avant? Ne se délecte-t-on pas de fromages fins et de charcuteries? Les enfants devenus grands, ne varions-nous pas davantage les heures où l'on passe à table? Ces petits accrocs à nos «bonnes habitudes», bien que subtils et inoffensifs à première vue, contribuent à la prise de kilos.
Halte là!
«Fini le sucre! Fini le chocolat! Fini le vin!» Combien de fois avons-nous juré d'en finir avec nos petits plaisirs coupables en observant, terrorisées, l'aiguille de la balance? Ces promesses - rarement tenues - étaient toutefois des erreurs. «En coupant drastiquement, nous ne tiendrons jamais le coup. C'est bien trop difficile!», soutient Isabelle Emond. Se priver n'est bon ni pour notre moral ni pour celui de ceux qui nous entourent et qui doivent supporter notre état de frustration chronique... «On raffole du chocolat? Il est préférable de diminuer notre consommation et d'apprendre à le déguster sans le bannir totalement», précise la nutritionniste. Si on s'astreint à un
régime
trop rigide, il y a fort à parier que l'on va finir par s'empiffrer le jour où l'on va craquer. Et, une fois l'estomac plein, on risque de se retrouver avec le moral dans les talons... Résultat, il va nous falloir tout recommencer, plus déprimées que jamais.