Faire un choix...et s'y tenir
En décembre 2006, deux semaines avant Noël, Maureen Mockle apprend que la compagnie pharmaceutique pour laquelle elle travaille a été vendue. Ses nouveaux patrons lui proposent de poursuivre sa carrière dans les laboratoires de la multinationale à Toronto, mais elle refuse de s'éloigner des siens. Elle y voit plutôt l'occasion rêvée de réorienter sa vie professionnelle.
À 51 ans, galvanisée par la lecture de l'ouvrage Le secret (Rhonda Byrne), elle décide de créer sa propre entreprise de rembourrage de meubles. Après tout, elle n'a plus besoin d'un revenu très élevé pour vivre. «J'avais déjà suffisamment de biens et mes enfants étaient rendus grands», dit-elle. C'est d'ailleurs ce qu'elle explique à l'agent d'Emploi-Québec, fort surpris d'apprendre qu'elle ne souhaite pas se trouver un autre emploi dans le domaine lucratif de l'industrie pharmaceutique. Mais comment cette scientifique en est-elle donc venue à manier l'agrafeuse pneumatique, la scie et le tire-sangle pour gagner sa vie?
Élégamment vêtue d'un pantalon noir et d'un chandail gris, cheveux blonds mi-longs, raffinée jusqu'au bout des doigts, Maureen m'attend sur le seuil de sa maison, heureuse de me faire visiter l'atelier de rembourrage qu'elle a aménagé avec son homme dans l'ancien garage de leur demeure. Elle me montre ses catalogues de tissus de recouvrement, les matériaux qu'elle utilise, ses outils... Puis, elle m'entraîne dans la salle à manger où, près de la fenêtre, trône un fauteuil blanc de style Queen Anne, véritable objet d'art. Fière de son oeuvre, l'artisane précise: «Je l'ai fait pour une cliente. Elle a accepté de me le prêter, le temps de l'entrevue. » Sur le siège se trouve le coussin qui a changé sa destinée. Mais nous y reviendrons...