Artiste engagée
Atteinte en plein cœur. C'est l'effet qu'a eu sur Geneviève Rochette l'essai Indignez-vous! , le manifeste sur l'importance de l'engagement citoyen publié l'an dernier par le
Français Stéphane Hessel, ex-secrétaire de la Commission des droits de l'homme.
«Ça devrait faire partie des lectures obligatoires à l'école! s'enflamme la comédienne. Nous avons tous le devoir de dénoncer l'inacceptable.»
Chez la cofondatrice des Zapartistes, ce groupe à l'humour politico-caustique, s'indigner tient du réflexe inné. «Mon père s'est beaucoup impliqué dans le mouvement syndical et il était très politisé; j'ai hérité de ses convictions», explique cette membre active d'Amnistie internationale qui se déclare «de gauche», admire le franc-parler du député de Québec solidaire Amir Khadir et partage le rêve de René Lévesque.
Bref, on l'a compris: à part le fait d'être, elle aussi, mère de deux enfants, Geneviève Rochette n'a rien en commun avec Isabelle, l'avocate pognée qu'elle adore incarner dans La galère . Elle se situerait plutôt à mi-chemin entre Lydia, la journaliste déterminée qu'elle personnifie dans Mirador (Radio-Canada), et Conchita, la femme ultrasensible qu'elle deviendra cet automne dans Anna sous les tropiques , une pièce présentée au Théâtre du Rideau Vert et qui met en scène une famille cubaine. L'actrice se sent proche des Antillais: Guadeloupéenne par sa mère, elle est née ici, mais elle a souvent séjourné dans l'île lointaine .