Maternité tardive
C'est dans l'air
Si vous avez récemment mis les pieds dans une pouponnière ou une salle d'attente d'obstétricien, vous avez d'ailleurs sûrement été frappée par l'âge des futures mamans. «À ma première visite prénatale, j'angoissais parce que j'étais sûre que j'allais être la doyenne, mais ce n'était pas du tout le cas!» relate Ginette Côté, une secrétaire juridique de 41 ans sur le point d'accoucher. «Je n'irais pas jusqu'à prétendre que j'étais la plus jeune patiente, mais j'étais loin d'avoir l'air d'être la plus vieille! Ça m'a rassurée parce que, dans mon entourage, plus personne ne change de couches depuis un bail. Et en apprenant que j'allais avoir un bébé "à l'aube" - je la cite - de ma ménopause, même ma sœur m'a traitée de folle.»
Dans ce cas, Ginette n'est vraiment pas la seule à être bonne pour l'asile! «En examinant les statistiques, on s'aperçoit que les femmes accouchent plus tardivement, rapporte Francine Descarries, professeure de sociologie à l'Université du Québec à Montréal. Actuellement, il y a 33 % de naissances de plus qu'en 1985 chez les femmes de 35 à 49 ans, ce qui représentait 18 % des bébés nés en 2007. Ce taux est en croissance lente, mais stable. Le phénomène nouveau par rapport à il y a 40 ans, c'est qu'il s'agit de premières grossesses ou d'enfants issus d'une famille recomposée avec un autre conjoint. Qui plus est, ce sont des grossesses voulues, pas des histoires de petit dernier qui arrive sur le tard par accident.»
En fait, toutes sortes de bonnes raisons peuvent nous inciter à repousser l'instant où notre poitrine passera de bonnets B à D comme par magie. «Au début de ma carrière, j'ai dû travailler fort pour faire mes preuves, explique la styliste Josée Angrignon, tandis qu'à 41 ans, je suis mieux établie dans le milieu et rendue à une étape où je peux me permettre de lâcher un peu le morceau. Je vais donc pouvoir passer moins d'heures au travail et plus de temps à la maison avec mon enfant - qui vient d'avoir trois mois! - pour le voir grandir.»