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Un parent malade… c’est du travail!

Comment prendre soin d’un parent malade, ou en perte d’autonomie, sans bousiller sa carrière?

Modifié le :
2009-01-27 13:49
Publié le :
2008-11-23 20:28
Par:
Suzanne Décarie

Aidante (ou élue) naturelle

En pleine nuit, dans une urgence bondée du centre-ville de Montréal, j'attends avec ma mère qui vient de faire une hémorragie. Et la semaine précédente, des policiers qui l'avaient trouvée égarée au coin d'une rue m'ont réveillée pour que j'aille la chercher. Alors que mes grands enfants devenaient moins exigeants, que mes contrats professionnels s'enchaînaient et que je respirais enfin, ma mère - perdue dans sa mémoire - s'est mise à avoir besoin qu'on veille sur elle...

«S'il y a une femme dans le groupe familial, elle est désignée d'office comme l'aidante principale», constate Nancy Guberman, professeure à l'École de travail social de l'UQAM, qui s'intéresse aux aidants naturels - dont les deux tiers sont des femmes - depuis plus de 20 ans.

«On devrait même parler d'élue naturelle!» s'exclame Sandra Legault, célibataire, graphiste et humoriste de 55 ans, qui s'occupe de sa mère depuis son tout jeune âge. «Peu importe le nombre d'enfants dans une famille, dit-elle, il y en a toujours une ou un qui porte tout le fardeau. Dans mon cas, il faut tellement que j'argumente pour que mon frère me donne un coup de main que je préfère laisser tomber. En tant que pigiste en édition, j'ai des échéanciers serrés et des dates de tombée à respecter. Quand on fait appel à moi, je peux difficilement refuser. Mon frère, lui, est employé à temps plein, mais il ne réussit jamais à prendre une journée de congé pour s'occuper de notre mère! Cela dit, j'avais mis en branle tous les services requis pour qu'elle puisse rester chez elle: popote roulante, visites à domicile du CLSC, etc. Mais ma mère a jeté tout le monde dehors! Elle ne se lavait plus, ne mangeait plus, se terrait dans sa chambre. Son logement était devenu insalubre. Anxieuse et dépressive, elle m'appelait à toute heure du jour ou de la nuit. J'étais sur le qui-vive 24 heures sur 24. À une époque, toutes mes journées de congé lui étaient consacrées. J'avais pourtant l'impression que ce n'était jamais assez.»

Après avoir entrepris les démarches pour placer sa mère en résidence - contre sa volonté mais pour sa sécurité -, Sandra a sombré: «J'ai fait une dépression. Il a fallu que je craque avant de me permettre de lui dire non.»

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Pagination Documents

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    1 de 7
Page 1:
Aidante (ou élue) naturelle
Page 2:
Courir du matin au soir
Page 3:
Un rôle exigeant
Page 4:
Le prix du dévouement
Page 5:
Un choix difficile
Page 6:
Que fait-on pour les aidantes?
Page 7:
Pistes et conseils pour alléger le fardeau

Commentaires

  • Stella's avatar Stella a écrit :

    2009-01-30 12:17 PM

    Difficile éventualité. Cette situation me fait peur.
  • incogito58's avatar incogito58 a écrit :

    2009-10-14 1:50 PM

    Dans mon cas, c'est notre mère qui est atteinte de l'Alzheimer depuis maintenant 1 an....(81 ans) et nous sommes 5 filles,,, je dirai que 3 font des efforts constants et régulier(ménage, entretien corporel, etc), 1 qui est est infirmière (mais qui a le "malheur" d'habiter trop proche ce qui fait qu'elle devient le dispatch et se sent particulièrement touchée et en poste 24/24) surveille les médicaments et autres tous les jours et une autre qui est trop occupée pour faire une visite par mois!!!. Effectivement, le seul garçon fait ce qu'il peut mais surtout s'occupe de ce qui demande un entretien plus physique car mes parents sont encore dans leur maison! Mon père est également vivant mais 84 ans....il est autonome mais indifférent ou bien inconscient des besoins de surveillance et n'est pas assez vigilant!...une inquiétude de plus! Nous sommes souvent dépassé par les évenements, nos parents ne voulant pas que des services extérieurs soient mandatés....pas d'étranger chez eux!! Nous faisons donc ce que nous pouvons en espérant que cela se passe bien. Mais cela n'empêche pas les inquiétudes, l'angoisse,la crainte et la culpabilité de ne pas en faire assez ou trop!
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