Célibataire et sereine?
On peut très bien vivre sans amoureux, «mais on ne peut vivre sans amour», reconnaît la psychologue Rose-Marie Charest, auteure de La dynamique amoureuse entre désirs et peurs (Bayard, 2008), un ouvrage sur le couple, de la rencontre à la durée ou à la rupture.
Attention à l'idéalisation
La plupart des célibataires rêvent, secrètement ou ouvertement, de rencontrer l'âme sœur. Mais attention, le plus grand piège qui les guette, c'est d'idéaliser la vie à deux. «Cette idéalisation de la vie de couple fait en sorte que trop de personnes seules vivent comme si elles étaient amputées de quelque chose, souligne Rose-Marie Charest. Or, on peut non seulement être heureux à l'extérieur d'un couple, mais on doit tendre à l'être!»
«Le rêve de trouver "la" personne avec laquelle la relation amoureuse sera réparatrice pour toutes les autres, de former un couple qui dure toujours, est sans doute universel, écrit-elle. Malheureusement, une telle personne n'existe pas. Aucun être humain n'a le pouvoir, à lui seul, de faire en sorte que l'union soit réussie et, surtout, que l'autre soit heureux.»
Pour une vie sereine, on doit donc d'abord cesser de percevoir le célibat comme un manque, une sombre parenthèse, et ne pas attendre que quelqu'un d'autre donne un sens à notre vie. «Il ne s'agit pas de se dire: "Je suis malheureuse, je vais rencontrer un partenaire et je serai heureuse". Mais de devenir heureuse, et par là même attirante», poursuit la psychologue.
Il est vrai que la vie en solo est, à certains égards, plus ardue que la vie à deux. On est seule à payer le loyer, à acquitter les factures, à faire les courses, le ménage et les réparations... Et la maison paraît certains soirs bien vide... Ce qui ne veut pas dire que la vie en couple est plus facile pour autant... Et puis, vivre seule, c'est aussi jouir de son indépendance et de son temps, avoir le loisir de s'organiser à sa guise, évoluer à son rythme et à sa façon, sans compromis, contrainte ni discussion.