Célibataire: Tissez des liens!
Tisser des liens
Que l'on soit en solo ou en duo, nos besoins d'attachement, de tendresse, d'affection, d'être en relation, de s'estimer, d'avoir le regard de l'autre sur soi... sont les mêmes.
«Certains de ces besoins, dont les besoins sexuels et d'intimité, sont plus faciles à combler dans une relation de couple qui va bien que seule», concède la psychologue. Elle déplore toutefois que les gens qui souffrent d'être seuls «deviennent souvent si obsédés par la recherche d'un partenaire qu'ils perdent de vue la richesse de leurs relations avec leur famille, leurs amis, ainsi que leurs autres intérêts.»
On a toutes besoin d'aimer, de tisser des liens. «Le fait de ne pas être en couple n'empêche pas les relations d'attachement», assure-t-elle. Avec nos amis, les membres de notre famille, nos collègues...
Seule, il faut parfois se forcer, se donner un élan pour sortir de chez soi et aller vers les autres. Il est si facile de s'encroûter dans le confort douillet de son chez-soi tranquille.
«Il faut faire des efforts pour combler son besoin d'aimer, reconnaît Rose-Marie Charest. C'est exigeant de continuer à avoir des intérêts et des passions, de développer des relations avec des gens, quand on est seule. Et c'est dommage de cesser de le faire lorsqu'on forme un couple.»
Éviter l'isolement
Pour vivre le plus sereinement possible sa solitude, il faut de l'énergie, une bonne estime de soi et une grande confiance en la vie.
Cela demande d'organiser son célibat, de se prévoir des activités sociales, sportives, culturelles et autres, de se laisser toucher et dorloter - en s'offrant des massages, par exemple -, de s'entourer de vie, sans négliger la présence réconfortante d'animaux de compagnie, et surtout d'éviter l'isolement, un écueil et un piège où il est facile de glisser.
Qu'on soit seule ou en couple, il nous revient de nourrir et de chérir les liens que nous avons déjà, d'attiser nos passions, de stimuler notre curiosité, de développer nos talents, de profiter du temps qui passe, d'alimenter notre bonheur, de nous ouvrir, d'oser, et d'être le plus vivante possible.
«Avec ou sans partenaire, chacune a le mandat de continuer d'aimer sa propre vie et de prendre tous les moyens pour y arriver», conclut Rose-Marie Charest.
«Mais même si l'être humain est constamment à la recherche d'un remède à son sentiment de solitude, il reste fondamentalement seul.»
Rose-Marie Charest
La dynamique amoureuse entre désirs et peurs (Bayard, 2008)