Suivi du témoignage «Mon mari est gai»
Je l'admets, le titre d'un témoignage publié récemment sur le site Internet de
Vita
, «
Mon mari est gai
», m'a d'abord fait sourire en coin. Un peu comme s'il s'agissait du titre d'un sketch. Pourtant, dès les premières lignes du récit de cette mère de quatre enfants, j'ai senti l'émotion me gagner. Je lisais l'histoire d'une véritable secousse sismique. D'une bouleversante remise en question de l'être aimé et de ce que l'on croyait simple et vrai.
Nina a encaissé ce choc à 34 ans, alors qu'elle était enceinte de sa troisième fille. Les deux premières n'avaient que trois et cinq ans. «Mon mari semblait faire une dépression depuis quelque temps. J'ai forcé le dialogue, et il a fini par murmurer, du bout des lèvres, qu'il avait un petit ami. Six ans de paradis, mariage, maison, bébés, puis, tout à coup, l'enfer», se rappelle-t-elle. Elle a cru que l'amour pourrait rétablir les choses. Qu'il fallait se battre. Se faire attirante. Mais, en vain, après deux années de tergiversations de la part du mari, il a fallu se séparer. «Il m'a affirmé qu'il m'avait vraiment aimée. Je sentais son immense culpabilité de quitter sa famille, mais je refusais le ménage à trois», explique-t-elle.
Choisir la paix après la tempête
Le témoignage de Nina, spontané et généreux, presque candide, bénéficie de la sagesse que lui donnent ses 61 ans. Un modèle sacrément positif. Au tout début, son ex-mari emmenait les enfants passer une fin de semaine sur deux dans un chalet. Elle refusait catégoriquement que son copain se joigne à eux. «Je vivais une rage terrible», se rappelle Nina. «J'ai peu à peu pris conscience que c'était à moi que je faisais du mal en conservant une attitude aussi fermée. Quelques années plus tard, j'ai levé le veto et senti toutes les tensions tomber d'un coup. Entre lui et moi, et en moi aussi», dit-elle.