Des ateliers pour bouger et créer
Quand on est malade, on a tendance à s'isoler, c'est bien connu. Pourtant, ce n'est pas une bonne stratégie, soutient Josée Savard, psychologue et auteure de Faire face au cancer avec la pensée réaliste 1. «Moins la personne sera active, moins elle aura d'occasions de vivre des expériences agréables susceptibles d'améliorer son humeur. De la même façon, plus elle s'isolera, moins elle pourra bénéficier du soutien des autres et profiter du plaisir associé aux rencontres sociales.»
S'activer quand on n'en a ni le goût ni la force? «Dîtes-vous que vous ne pouvez pas savoir à l'avance si une activité sera agréable ou non. Il faut l'essayer», conseille le docteur Savard. Conclusion: planifiez vos loisirs à l'avance, et faites-les sans vous poser de questions. La motivation suit l'action, pas l'inverse!
Ateliers pour bouger
Le yoga
Cette discipline d'origine indienne assouplit le corps, c'est connu. Mais saviez-vous que ses vertus vont bien plus loin? Dominique Lanctôt, étudiante au doctorat sous la direction du professeur Dupuis du département de psychologie de l'UQÀM, suit depuis 2007 une centaine de femmes atteintes du
cancer du sein
en cours de chimiothérapie. Après huit semaines de cours de yoga, la chercheuse a noté chez les participantes, une diminution considérable des symptômes de dépression ainsi qu'une amélioration notable de leur qualité de vie. À essayer!
Où : À Montréal, à Laval et à Québec grâce au programme Sérénité de la Fondation du cancer du sein du Québec .
Le tai chi
Les traitements de chimiothérapie sont si durs pour le corps que suivre un entraînement un peu intensif est impensable. Essayez plutôt le tai chi, une discipline corporelle d'origine chinoise comportant un ensemble de mouvements exécutés avec lenteur. Ces exercices, tout en souplesse et en douceur, conviennent parfaitement à celles qui veulent éviter de se rouiller. Autre avantage : avec la forte et abrutissante médication, l'équilibre passe souvent à l'as. Le tai chi, par la précision de son exécution, enseigne à garder ses deux pieds sur terre.
Où : À Québec avec l'OQPAC, Organisation québécoise des personnes atteintes de cancer .
Ateliers pour créer
L'art-thérapie
C'est sans doute l'activité la plus répandue dans le domaine créatif pour les personnes atteintes de cancer. Pourquoi? Parce l'expression artistique libre et spontanée, à l'aide du dessin, de la peinture, de collages ou de l'écriture, est reconnue comme un agent thérapeutique puissant. «Tout ce qui est bouleversé à l'intérieur, on le met hors de soi dans une représentation concrète, et on peut alors le regarder, jouer autour de cela, et avoir un impact de manière rétroactive. On sort de l'impuissance» explique Violaine Dasseville, psychologue et art thérapeute rattachée au programme Sérénité de la FCSQ. Par ailleurs, ajoute-t-elle, « l'art thérapie se vit très bien en groupe. Il y a un échange entre les femmes participantes. Elles sont comme un réservoir de mémoires individuelles féminines qui questionnent l'œuvre, la rendent vivante. Ces différentes interprétations peuvent être très aidantes. » L'art au service des émotions.
Où :
- Dans le cadre du programme Sérénité de la Fondation du cancer du sein du Québec ;
- Dans les quatre centres régionaux et Hôtelleries (Montréal, Sherbrooke, Trois-Rivières et Québec) de la Fondation québécoise du cancer .
- Au Centre C.A.R.M.E.N à Gatineau, qui offre également un atelier d'art-thérapie par le jeu de sable .
Le club d'impro
Vous voudriez, pour un temps, mettre de côté votre histoire? Laissez-vous tenter alors par l'improvisation, car elle amène les personnes à sortir d'elles-mêmes et de leur façon habituelle de s'exprimer. Pour ses membres, l'OQPAC de Québec a adapté, toutefois, les règles du jeu : pas de match, ni de compétition, nous dit Céline Geoffret, directrice générale de l'organisme : «Nous avons beaucoup travaillé sur les improvisations en poursuite, quelqu'un commence et un autre continue. Nous nous sommes aperçus que nos membres sont centrés sur ce qu'ils vivent. C'est très bien, mais faire aussi des exercices qui décentrent aide beaucoup.» Comme s'il fallait se concentrer sur soi, et se décentrer en même temps pour garder l'équilibre et la santé.
Où : À Québec avec l' OQPAC .
1. Faire face au cancer avec la pensée réaliste, Savard, Josée. Montréal : Flammarion Québec, 2010, 268 pages.