Le testament : un cadeau pour les autres
1| Faire un testament
Imaginez un instant que votre enfant de 10 ans
reçoive votre maison en héritage
. Si vous êtes conjointe de fait, que vous avez acquis une demeure avec votre amoureux et que celui-ci - le père de votre rejeton - périt sans avoir fait de testament, c'est exactement ce qui se produira.
Et si la résidence est inscrite au registre foncier au seul nom de votre conjoint, vous n'aurez droit à rien du tout; selon la loi, l'enfant sera alors le seul héritier. «Un bébé qui devient propriétaire d'un immeuble, c'est l'enfer, s'exclame Me Hotte. Pour vendre la maison, il faudra l'accord du tribunal et du conseil de famille. Ça veut donc dire beaucoup de sous, de temps et de tracas.»
En l'absence de testament, la situation des conjoints mariés n'est guère plus simple après un décès: le mari ou la femme hérite du tiers des biens, et les deux tiers qui restent vont aux enfants. Advenant le cas où le défunt a eu des enfants de plusieurs unions, ces héritiers seront représentés par leurs mères respectives. Imaginez la pagaille potentielle!
Mariée ou pas, si vous passez l'arme à gauche sans testament, c'est la loi qui décide de la répartition de vos biens sans tenir compte des aspects pratiques ni des besoins de chacun... ce qui peut créer un sérieux casse-tête et provoquer des déchirements entre vos proches. C'est d'ailleurs ce qui se produit souvent, car la moitié des Québécois n'ont pas rédigé ce document. Voilà sans doute pourquoi Me Hotte souligne que «le testament n'est ni une obligation ni un devoir, mais un cadeau qu'on fait aux autres pour leur simplifier la vie».