Les femmes demandent le divorce dans 65 à 80% des cas
«Si une bonne entente s'est établie dans un couple séparé au sujet des enfants, dit le psychologue et médiateur familial François St Père, il arrive que la venue d'une nouvelle conjointe soit perçue par l'ex comme une menace: cette inconnue va-t-elle lui faire perdre son importance?»
Moi-même divorcée, je me souviens qu'il y a eu peu de collaboration avec les nouvelles conjointes de mon ex en ce qui concerne les enfants: ce qu'il m'est arrivé de regretter. Mais il n'y a pas eu non plus de chicanes...
Les chiffres sont là: au Québec, le divorce est demandé par la conjointe dans de 65 à 80 % des cas. La séparation étant si souvent une initiative féminine, cela cadre-t-il vraiment avec ce cliché de l'ex, victime passive et aigrie? «Beaucoup de femmes se retrouvent à la fois ex et nouvelle conjointe, dit François St Père. Connaissant les deux revers de la médaille, elles font preuve de plus de compréhension.»
Double famille
C'est dans cet esprit que Camille, 51 ans, mère d'une fille qui a aujourd'hui 19 ans, a envisagé sa vie après son divorce. «Il faut dire que c'est moi qui ai quitté mon conjoint pour un autre homme, mais il a vite retrouvé quelqu'un... » Et pour la garde partagée de leur fille unique, les parents ont adopté une formule originale: un jour chacun. «On s'ennuyait beaucoup d'elle quand on en était séparé plusieurs jours. C'est la seule solution qui nous convenait à peu près à tous les trois. Ça a assez bien fonctionné, même si on allait souvent chercher un chandail chez l'autre parent!»
Les choses se sont encore améliorées quand une compagne stable est arrivée dans la vie du père. «Elle a tout de suite aimé ma fille. C'était très important pour moi de voir qu'ils formaient une famille: ma fille adore la fille de la nouvelle conjointe, qui a son âge.