Le début de la fin
Le début de la fin
C'est en janvier 1999 que j'ai commencé à remarquer des changements dans le comportement de Pierre. Au début, il voulait simplement passer plus de temps seul. Il a ensuite commencé à se montrer distant envers moi; il ne voulait plus me parler et il avait l'air assez préoccupé. Peu de temps après, il est parti en voyage d'affaires pendant cinq jours; quand il est revenu, il ne montrait plus aucun signe de désir pour moi. Après deux semaines, j'ai commencé à m'inquiéter. Désespérée, j'ai navigué sur Internet pour trouver des réponses à mes questions. Après maintes recherches, j'ai cru identifier le problème: Pierre avait eu 40 ans l'année précédente et il vivait simplement une crise de la quarantaine. J'étais soulagée. Je savais maintenant ce qui devait être arrangé, du moins, je le croyais.
Cette année-là, j'ai décidé de prendre soin de moi et de m'accorder davantage d'attention. Instinct de survie peut-être... qui sait? Quoi qu'il en soit, j'ai pris conscience que j'allais avoir 40 ans à mon tour, dans seulement un an, alors j'ai décidé de m'offrir un cadeau: pour mon 40e anniversaire, j'allais courir un demi-marathon. Je n'avais jamais couru de ma vie, mais c'était un défi que je voulais relever. Je me suis procuré des livres sur la course et j'ai commencé à m'entraîner. Un mois avant mon anniversaire, j'ai couru mon premier demi-marathon. Du point de vue physique, j'étais au meilleur de ma forme.
Malheureusement, je ne pouvais pas en dire autant au chapitre de ma vie amoureuse. Au cours de cette période, Pierre et moi ne faisions même plus l'amour. J'ai alors commencé à croire qu'il avait une maîtresse... Pour souligner mon anniversaire, cinq de mes bonnes amies m'ont offert une escapade d'un weekend entre filles. Et ce fut tout un weekend! Impossible de profiter pleinement de ce merveilleux moment avec mes amies, je pensais toujours à cette maîtresse. De retour à la maison, j'ai confronté Pierre. Il a nié qu'il voyait une autre femme, et je l'ai cru... même si j'avais encore quelques doutes. Un mois plus tard, j'écrivais dans mon journal intime: «Je vis un cauchemar. C'est l'enfer. C'est comme si mon mari était mort et que je devais vivre mon deuil, sauf qu'il est toujours là, bien vivant» .