Anne-Marie Cadieux : une amoureuse des arts
Elle a «environ 48 ans», le sens de l'autodérision et la même silhouette filiforme qu'à 18 ans. Tout article qui lui est consacré contient invariablement les expressions «taille de sylphide», «corps de mannequin» et autres «élégance incomparable». Elles sont en quelque sorte la marque de commerce de la comédienne, une de nos meilleures et, par conséquent, une de plus sollicitées.
«Ça me dérange un peu», avoue-t-elle de sa voix si particulière, un peu éraillée. «Dès le début de ma carrière, j'ai voulu casser cette image-là, parce que si vous êtes grande et mince, vous risquez de vous retrouver confinée dans les personnages d'élégante. Je recherchais des rôles où je devais m'enlaidir ou me vieillir. Mais j'aime m'habiller pour les soirées et les galas.»
Ne lui en déplaise, Anne-Marie a de la classe. Une nonchalante distinction à la Inès de la Fressange, l'ex-top française avec qui elle partage le même savoir vivre et une politesse exquise. Par ailleurs, sa carrière florissante et la diversité de ses rôles le prouvent, aucun metteur en scène ni cinéaste n'a vu en elle l'élégante de service.
Antistar et comédienne caméléon, elle a joué les reines impudiques et les jeunes filles fragiles, les stripteaseuses désabusées et les bourgeoises hystériques, les mal barrées et les franchement glauques, méritant chaque fois des critiques élogieuses qui soulignent l'étendue de son registre. «Pour nourrir son inspiration, il faut s'ouvrir aux gens et au monde artistique, indique-t-elle. Par chance,
j'ai hérité de ma mère
un tempérament liant et j'aime beaucoup les arts.»