Infidélité: le démon de midi... à l'heure de l'horloge sexuelle
Denise a réfléchi: elle pouvait brusquer les choses en cédant à la jalousie ou agir de façon plus constructive. «Je suis retournée faire mes devoirs.
J'ai lu des livres, des articles sur l'infidélité masculine... Luc s'était toujours beaucoup investi dans son travail, il avait été un père exemplaire, mais entre nous la relation s'était endormie. Il fallait en discuter calmement, recommencer à communiquer. C'est ce qu'on a fait.»
Le tic-tac de l'horloge sexuelle
«Le démon de midi, on en parlait beaucoup dans les années 50, 60, 70», raconte Élise Bourque, sexologue clinicienne et psychothérapeute. Les «briseuses de ménage» à l'affût des quadragénaires tenaillés par l'envie de sauter la clôture, c'était une hantise qui se transmettait alors de mère en fille. Si beaucoup de couples viennent encore consulter la sexologue à la suite d'une infidélité masculine, elle souligne toutefois que les choses ont évolué. «D'abord, quand un couple se sépare, c'est souvent la femme qui en prend l'initiative. Et les hommes ne sont plus les seuls, au tournant de la quarantaine ou de la cinquantaine, à sauter la clôture avec quelqu'un de plus jeune. Les femmes le font aussi.»
Sur ce plan, le mythe s'est donc émoussé. Cependant, beaucoup d'hommes sentent la piqûre du démon de midi quand leur «horloge sexuelle» fait tic tac: après 30 ans, le taux de testostérone baisse de 10 % par décennie. C'est ce qu'a constaté Élise Bourque. «Certains me disent: "Il me reste 30 ou 40 ans à vivre et j'ai connu seulement deux ou trois femmes dans ma vie. J'ai été absorbé par mes responsabilités. Je n'ai pas assez couraillé. J'aimerais avoir plus de plaisir dans la vie." J'entends beaucoup cela en thérapie. Ces hommes vont tout balancer pour s'amuser, courir les bars. C'est une minorité, mais c'est celle qui frappe, qu'on retient.»