ITS: Pas à l'abri après 40 ans
Divorcée depuis deux ans et demi, Sylvie (nom fictif) a eu quelques partenaires sexuels.
À 48 ans, elle vient d'apprendre qu'elle a attrapé l'herpès génital, une infection transmissible sexuellement (ITS) qui ne se guérit pas. «J'ai tellement honte, raconte-t-elle. Je ne sais pas quand j'ai été infectée, mais je vais être prise avec cela pour le restant de mes jours.»
Sylvie n'est malheureusement pas la seule dans cette situation. «Depuis quelques années, on observe une augmentation du nombre d'ITS dans ce groupe d'âge», affirme le docteur Harold Dion, médecin de famille à la Clinique médicale L'Actuel, à Montréal. Comment expliquer cela? «Contrairement aux jeunes, les gens de cette génération n'ont pas été autant sensibilisés aux ITS et, par conséquent, ne se protègent pas autant», poursuit le médedin. Les statistiques sont d'ailleurs éloquentes à ce sujet...
Selon les résultats d'études épidémiologiques concernant l'utilisation du condom parmi diverses populations québécoises*, 8,1 % des jeunes femmes âgées de 15 à 29 ans n'avaient pas utilisé le condom au cours des 12 derniers mois, et ce, même si elles avaient eu plusieurs partenaires, indique-t-il. Ce chiffre atteignait 32,4 %, chez les femmes âgées de 41 à 54 ans, et 54,5 %, chez celles de 55 ans et plus. »
Les ITS les plus problématiques
Si, à notre âge vénérable, il est possible de contracter n'importe quelle ITS, ce sont surtout les ITS d'origine virale qui sont les plus fréquentes. «L'herpès génital et les condylomes, qui sont causés par le virus du papillome humain (VPH), sont les ITS qui sont les plus courantes chez les femmes de 40 ans et plus», assure le docteur Dion.
* Ministère de la Santé et des Services sociaux, Portrait des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) au Québec Année 2008 (et projections 2009) , Annexe 5, Page 88