Violence conjugale -Traits particuliers des manipulateurs
Suivant la classification officielle des troubles mentaux, le manipulateur présente un trouble narcissique qui comprend 2 facettes principales :
1. Un narcissisme exacerbé
Marqué par un besoin constant d'être admiré, le manipulateur éprouve le besoin d'être le centre de l'attention, d'être adulé. Le narcissique ne connaît pas d'autres priorités que les siennes et se concentre sur l'assouvissement de ses propres besoins. Ses comportements sont marqués par la notion de droit. Il se comporte comme s'il avait une sorte de pouvoir absolu sur l'ensemble du monde. Les autres, leur amour, leur attention, leur énergie, leur temps, leur argent et leur devenir sont autant de biens qui lui sont dus.
Que l'autre donne tout de façon inconditionnelle lui semble parfaitement normal, et il se rend rarement compte qu'il exige des autres ce qu'il est lui-même incapable d'offrir. Le narcissique est assoiffé d'attention, d'admiration, de respect, de tendresse et d'amour, mais il n'est pas en mesure de procurer la même chose à son partenaire. S'il donne, c'est dans l'inconstance : il alterne les comportements amoureux et la froideur. Il se complaît dans les emportements soudains, le dénigrement et l'indifférence.
2. Un comportement pervers
Cette attitude est caractérisée par les attaques verbales, les humiliations, les menaces, le harcèlement, l'isolement et l'enfermement. Le pervers narcissique est maître dans l'art de la projection : il accuse ses victimes d'avoir ses propres travers. Il ment, il interprète et transforme la réalité de manière qu'elle corresponde à ses émotions et à ses attentes. Il échange les rôles et retourne les situations avec une aisance déconcertante.
Surtout, il excelle dans l'art de culpabiliser ses victimes, dont l'estime de soi s'effrite peu à peu pour faire place à une perte identitaire paralysante. De là découlent une dépendance psychologique et un climat de stress permanent. Cela s'installe très progressivement, ce qui complique considérablement la tâche des victimes qui souhaiteraient partir. C'est ce qu'on appelle une relation d'emprise.