Dire non - Comment et pourquoi?

Elle me bombarde de questions existentielles: que faire quand on n'a pas le goût? Quand tout ce qu'on veut c'est rester au nid pour toute la fin de semaine. Comment décliner une invitation? Comment ne pas blesser la belle-mère? D'abord, on reste calme. Puis, on écoute les conseils de sa meilleure amie (moi, en l'occurrence!)

Avec les années - et toutes les fois où j'ai regretté d'avoir dit oui -, j'ai compris que si l'on veut faire accepter sa différence, ses limites, ses émotions, on se doit de dire... tout simplement NON. Et le jour où on commence à dire non à quelqu'un où à une situation, on est sur la voie de la guérison, celle de l'affirmation de soi.

Facile à dire, mais pas à faire!

Le quotidien nous apporte son lot de situations où nous sommes appelées à défendre notre point de vue, décliner une demande ou une invitation. En quoi alors une situation aussi banale nous fait-elle tant frémir? Que cache ce dévouement indéfectible aux autres?

Vous connaissez déjà trop bien les réponses: l'éternel manque d'estime de soi et sa fidèle compagne, l'incapacité d'affirmer ses limites. Trop souvent, on répond oui par peur de blesser son vis-à-vis ou de ne plus être aimé. C'est sans compter la peur du rejet et de l'abandon. Et pourtant, céder au oui alors que l'on pense non c'est, ni plus ni moins, mentir en donnant une fausse image de soi.

Dire non, ça s'apprend.
Voici huit pistes pour essayer...
1. Faites-vous les dents sur les décisions faciles.

2. Développez des réponses à l'avance. Elles seront prêtes à sortir lorsqu'une situation de refus se présentera.

3. Prenez votre temps avant de répondre, de telle sorte que votre interlocuteur ne croit pas que c'est gagné d'avance.

4. Soyez claire et ferme en trouvant le bon ton et la formulation adéquate.

5. Maintenez vos plans de vie, de carrière et financier à jour. Avec des objectifs clairs, il est plus facile de refuser des demandes qui ne coïncident pas avec vos plans.

6. Donnez des raisons logiques au refus tout en suggérant des alternatives.

7. Redirigez (si possible) la demande vers une personne plus apte à y répondre.

8. Gardez en mémoire les conséquences subies de vos oui passés (ressentiment accumulé, délai trop court, stress inutile, surplus de travail, reconnaissance insuffisante, etc.).

En disant non, vous mettez vos besoins et vos désirs en priorité. Vous déterminez vos limites. Vous dites oui à moins de stress, à plus de liberté, à moins de frustration, à plus de plaisir ou de contrôle.

Comment articuler ses non?
Selon certains experts, on devrait s'en tenir à des réponses brèves. Par exemple : « Je suis désolée, je ne suis pas disponible ce soir-là.» De cette manière, vous évitez les longues justifications. Surtout que, souvent, l'autre ne veut pas les entendre. De plus, si vous vous aventurez dans de longues explications vous fournirez alors des munitions à votre interlocuteur. En demeurant calme et respectueuse, aucun conflit ne devrait émerger de votre refus.

Imposer ses limites et les faire respecter n'est pas chose facile. Ne pas se prêter à l'exercice cependant, c'est passer à côté de soi. Quelle tragédie! Après tout, apprendre à s'aimer, c'est notre plus grand défi et notre plus beau cadeau. Nous deviendrons alors notre meilleure amie. Cela pourrait être utile les soirs où il n'y a personne au bout du cellulaire...

Pour d'autres bons conseils pratiques ,
Visitez www.lindasauve.ca et ne manquez pas de lire... Comment faire? - 50 experts répondent à 1001 questions qui vous chicotent par  Linda Sauvé, Éditions Transcontinental, 278 pages, 2009.

Rappelez-vous...
«L'amour de soi n'est pas de l'égoïsme ou de l'égocentrisme, mais plutôt la création d'un environnement intérieur favorable à l'amélioration de soi.» - Sue Patton Thoele