Grains de beauté: taille et facteurs de risque
1. Une différence de taille
Le carcinome est généralement bénin, ce qui expli- que pourquoi, malgré son nombre élevé (plus de 74 000 nouveaux cas au Canada en 2011) qui le place au premier rang de tous les cancers, il est classé à part dans les statistiques. Partant d'une lésion de couleur claire qui ne semble pas vouloir guérir, cette tumeur bénigne progresse très lentement et survient habituellement après 50 ans sur les parties du corps souvent exposées, comme les mains et le visage. «Elle n'entraîne pas de métastases, mais il peut y avoir récidive en cas d'excision incomplète», précise la Dre Geneviève Fortier-Riberdy, dermatologue à l'Hôpital général juif et une des rares spécialistes au Canada à pratiquer la chirurgie micrographique (ou chirurgie de Mohs, une technique ultraprécise combinant diagnostic, ablation et réparation).
Le mélanome est beaucoup plus rare (environ 5500 nouveaux cas diagnostiqués au Canada en 2011), mais il est redoutable: il est toujours malin et peut rapidement se répandre ailleurs dans le corps. Frappant à tout âge - ce cancer arrive en deuxième place chez les jeunes -, il prend naissance dans les mélanocytes, les cellules qui produisent la mélanine. Souvent asymétrique et mesurant plus de 6 millimètres, le mélanome survient 8 fois sur 10 sous forme d'un nouveau grain de beauté. Virant du brun au noir, en passant par le bleu ou le rouge, il peut se loger n'importe où (y compris dans l'oeil ou les muqueuses), mais on le retrouve généralement sur les parties du corps exposées seulement l'été: les jambes et les bras chez les femmes, le dos chez les hommes. S'il n'y a pas de métastases, la chirurgie suffit à éradiquer la tumeur, mais il faut ensuite demeurer vigilante.
2. Les facteurs de risque
L'exposition solaire excessive. Le soleil est la principale cause des cancers de la peau. Au fur et à mesure que s'accumulent les brûlures, la protection naturelle de la mélanine (notre «capital soleil») s'amoindrit, ce qui permet aux radicaux libres de s'attaquer à l'ADN. Les coups de soleil graves subis pendant l'enfance et l'adolescence sont les plus dangereux.
Les peaux claires aux cheveux blonds ou roux. Souvent parsemée de taches de rousseur, ce type de peau ne bronze pas et a tendance à brûler.
La présence de plusieurs grains de beauté. La vigilance s'impose si on en a plus de 50 sur le corps. On est en quelque sorte «programmées» pour en développer un certain nombre, et les expositions solaires peuvent en augmenter la quantité.
La génétique. De 5% à 10% des patients atteints de mélanome ont des antécédents familiaux de ce cancer. Il semble également exister une majoration du risque en cas d'endométriose, de fibrome utérin et de tabagisme.
