Changer après avoir frôlé la mort
Je crois beaucoup à la prévention côté santé. Je passe des examens régulièrement et je demande des suivis très serrés. Pourtant, la maladie m'est tombée dessus. Il y a plus de trois ans, j'ai eu des saignements de façon permanente pendant plusieurs mois. Très affaiblie, je souffrais énormément de douleurs pelviennes. Une suite d'examens (frottis vaginaux, colposcopies et biopsies) a révélé la présence de cellules cancéreuses: j'avais bel et bien le cancer du col utérin.
Naturellement, ma vie de maman sans histoire et d'adjointe aux ventes dans une entreprise familiale s'en est trouvée perturbée. Après tout, j'étais le centre de l'existence de mes deux enfants, Félix et Sophie, alors respectivement âgés de 17 et 7 ans. Même au travail, j'assumais un rôle maternel auprès de mes collègues. Afin de protéger tout le monde, j'ai donc caché ce qui m'arrivait. Je ne voulais pas que mes enfants aient peur de perdre leur mère, et mes parents, leur fille unique. J'ai vécu une bonne partie de cette aventure seule pour ne pas devenir un poids pour mes proches ni les effrayer, un choix qui reflétait ma personnalité profonde.
Au cours des deux mois qui ont suivi l'éradication des cellules cancéreuses, j'ai subi de la radiothérapie. Pourtant, je n'ai pas cessé de travailler ni pendant ni après les traitements, ce qui était loin d'être sage. Que voulez-vous, je me sentais indispensable à mon poste, une sorte de guichet unique pour l'entreprise, et j'éprouvais une grande culpabilité envers mes collègues. Ne l'entendant pas de cette oreille, mon corps a fini par craquer.