Le trouble affectif saisonnier
Au début de la quarantaine, l'hiver me tuait, tout simplement. Chaque soir, après une pénible journée de travail, je m'écrasais dans le salon avec un pot de crème glacée - Coaticook au sucre d'érable -, l'humeur trop maussade pour stimuler ma tribu ou répondre aux invitations. Heureusement, pour m'obliger à bouger, il y avait quelques mètres entre le frigo et le canapé!
Ce triste épisode a pris fin le jour béni où j'ai acheté une lampe de luminothérapie . Trônant fièrement sur mon bureau, elle est devenue ma meilleure amie après quelques matinées d'apprivoisement. Il m'arrive même de l'utiliser les jours pluvieux de l'été. Eh oui! Pour les angoissées de la noirceur dont je fais partie, la lumière brille au bout du tunnel...
Le tsunami d'émotions négatives qui me submergeait chaque hiver date de l'Antiquité. Nommé trouble affectif saisonnier (TAS) ou dépression saisonnière, il perturbe de 3 % à 20 % des Québécois six mois par année. Notre horloge circadienne nous permet de rester synchronisées avec la journée de 24 heures. Son dérèglement, provoqué par le manque de lumière, est une des causes du TAS.
«Ça commence habituellement vers le mois d'octobre et ça s'estompe avec l'arrivée du printemps», précise Marie-Pier Lavoie, psychologue clinicienne spécialisée dans le diagnostic et le traitement de la dépression saisonnière. «Cette mélancolie - qui peut se transformer en enfer - est davantage de nature biologique que psychologique et elle doit être diagnostiquée par un professionnel de la santé.»