Un conseil du Dre Demers
Des médecins de famille m'ont confié qu'ils évitent de prescrire l'hormonothérapie par crainte d'être poursuivis si jamais une patiente développait un cancer du sein. En effet, l'ambigüité des recommandations du monde médical (Société canadienne du cancer, Société des obstétriciens et gynécologues du Canada) rend un grand nombre de médecins mal à l'aise à l'égard de l'hormonothérapie féminine.
• Si vous aviez un conseil à donner aux femmes, que leur diriez-vous?
D'être fières de leurs hormones! Elles sont trop nombreuses à avoir enduré les symptômes de préménopause et de ménopause pendant des années sans en parler. Il n'y a aucune raison scientifique ou logique de considérer l'hormonothérapie féminine bioidentique comme dangereuse. Au contraire, elle procure des bénéfices substantiels si elle est prescrite correctement. Cela dit, opter pour l'hormonothérapie féminine est un choix strictement personnel. Ce que je souhaite, c'est que les femmes soient renseignées adéquatement avant de prendre une décision. Choisir l'hormonothérapie, ce n'est pas refuser de vieillir... c'est vouloir bien vieillir.
Hormones sous étude
Parrainée par le gouvernement américain, l'étude
Women's Health Initiative
(WHI) a été menée auprès de plus de 16 000 femmes ménopausées âgées de 50 à 79 ans. Son but? Connaître les effets découlant d'un traitement hormonal associant estrogènes conjugués équins (comme Premarin®) et acétate de médroxyprogestérone (comme Provera®). Commencée en 1997 et devant se terminer en 2005, elle a été interrompue en mai 2002 lorsque les chercheurs ont réalisé que les femmes qui prenaient ces hormones présentaient un risque accru de cancer du sein et d'infarctus. Cependant, de nouvelles analyses ont montré que ces risques ne sont pas statistiquement significatifs.
Un deuxième volet de l'étude WHI a analysé plus précisément les effets des estrogènes conjugués équins. Les résultats ont prouvé qu'il y a eu moins de cancer du sein et d'infarctus chez les femmes qui prenaient des estrogènes que chez celles qui n'avaient pas recours aux hormones. Par ailleurs, le taux de mortalité des femmes ayant commencé l'hormonothérapie avant l'âge de 60 ans a diminué de 30 % comparativement à celles qui ne prenaient pas d'hormones.
La version longue de cet article a été publiée dans le numéro de mai du magazine
Vita
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