Entrevue avec avec la Dre Sylvie Demers
En plus d'être biologiste moléculaire et chercheuse, Sylvie Demers pratique la médecine depuis 10 ans. Véritable pionnière dans son champ d'expertise, elle a fondé en 2005 le Centre ménopause-andropause Outaouais afin d'aider les femmes à mieux vivre avec les changements hormonaux qui surviennent après la quarantaine.
La Dre Demers a toujours été pour l'hormonothérapie*. Les raisons? Ce traitement permet de moins souffrir des symptômes de préménopause et de ménopause, et aussi d'échapper le plus longtemps possible aux problèmes de santé liés aux fluctuations hormonales. En d'autres mots, il favorise une meilleure qualité de vie. Compte tenu de l'augmentation de la longévité des femmes, la période préménopause-ménopause couvre désormais près de la moitié de leur existence... Pourtant, à en croire certaines recommandations du monde médical, l'hormonothérapie serait synonyme de danger.
Soucieuse de rétablir au plus vite la vérité sur le sujet, la Dre Demers a écrit Hormones au féminin - Repensez votre santé (Les Éditions de l'Homme), en se basant sur son expérience clinique et sur des centaines d'études scientifiques.
• Pourquoi êtes-vous devenue une spécialiste des hormones féminines?
Parce que je considère qu'il y a actuellement un grand besoin de faire connaître leur rôle dans le bienêtre et la santé des femmes, surtout en ce qui concerne l'estradiol-17β (un estrogène) et la progestérone.
À l'époque où j'étais médecin de famille et où je travaillais également à l'urgence, j'ai fait le constat suivant: un bon nombre de mes patientes ayant passé le cap de la quarantaine - particulièrement vers l'âge de 45 ans - commençaient à éprouver différents problèmes tels que palpitations cardiaques, douleurs musculosquelettiques, troubles digestifs, symptômes dépressifs ou anxieux, diminution de la concentration et de la mémoire, perte d'énergie et de libido, insomnie, irritabilité... Elles me demandaient: «Est-ce que tout ça est lié à mes hormones?»
Au fil des ans, mes observations et mes études m'ont amenée à constater que le déficit en progestérone et éventuellement en estradiol-17β (caractéristique de la préménopause-ménopause) y est en effet souvent pour quelque chose. Ces hormones exercent plusieurs fonctions dans le corps humain, ce qui explique la diversité des symptômes que peuvent ressentir les femmes préménopausées et ménopausées.
*L’hormonothérapie féminine bioidentique — soit l’estradiol-17β transdermique (comme EstrogelMD, Estradot®) et la progestérone (comme PrometriumMD) —, constituée d’hormones identiques à celles fabriquées par les ovaires.