Dure, dure, la tournée des bars !
L'Abitibienne Cathy Gauthier s'est initiée au métier dans sa jeune vingtaine, en se tapant la tournée des bars en région. «Petite, déjà, je voulais faire rire le monde et ça marchait. C'était manifestement pour avoir de l'attention ou des privilèges. Plus tard, quand il a fallu que je travaille - moi qui n'avais pas de formation universitaire -, la scène est tout naturellement devenue mon univers. Sur une scène, je me sens bien, c'est vraiment ma place.»
Ceux et celles qui ont vu le spectacle 100 % vache folle , mis en scène par Dominique Michel, savent que Cathy Gauthier possède, comme sa mentore, une assurance extraordinaire qui lui permet de tenir son auditoire en haleine . Belle comme un coeur, elle ne craint pourtant pas de déformer son visage, qui devient grotesque en moins de deux. Grossière et outrancière, elle se délecte des effets qu'elle produit, jouant avec son public qu'elle a de toute évidence gagné d'emblée.
Tout ça, elle l'a appris au cours de ses tournées dans les bars. «C'est le passage obligé de 90 % des humoristes, gars ou filles, explique Louise Richer, directrice générale de l'École nationale de l'humour (ÉNH) et qui a vu passer Cathy à l'ÉNH. C'est d'ailleurs souvent pendant cette expérience-là que les filles humoristes abandonnent la carrière ou décident de se lancer plutôt dans l'écriture. Car l'étape des bars est difficile à franchir. Les clients ne sont pas forcément toujours paquetés à rouler sous la table, mais disons que l'intensité du bruit et le milieu lui-même sont assez éprouvants.