Année sabbatique : se donner les moyens
Une année sabbatique, c'est bien. Encore faut-il avoir les moyens de s'accorder ce répit. Même si Bettina avait des économies avant son départ en Europe, elle reconnaît que son congé sans solde aurait été plus difficile à concrétiser sans le salaire de son mari: «Il aurait alors fallu que je le planifie plus à l'avance. Cela dit, je me suis aperçue pendant mon séjour là-bas que je pouvais très bien vivre avec peu!» Christiane, elle, ne pouvait compter que sur ses propres ressources. «Je voulais partir vite, rappelle la conseillère en emploi. Avec l'aide de ma sœur comptable, j'ai examiné ma situation: j'avais peu d'argent, mais une excellente cote de crédit. J'ai donc emprunté. À l'époque, je prévoyais rembourser mon prêt en cinq ans, mais trois ans plus tard, c'est fait!»
Si, comme Christiane, on ne peut se prévaloir d'un congé à traitement différé ou anticipé, «on s'en crée un», suggère Lison Chèvrefils, planificatrice financière. Comment? «En demandant à notre institution financière de prélever (aux deux semaines ou une fois par mois) un certain montant de notre compte d'épargne et de le verser sur un autre compte. À cet égard, le CELI (compte d'épargne libre d'impôt) est le meilleur endroit pour engranger des sous», précise-t-elle, soulignant qu'on peut y cotiser jusqu'à 5000 $ par année depuis 2009.
On aimerait partir dans deux ans? Si on a contribué au maximum à notre CELI depuis l'an dernier, on disposera déjà de 20 000 $! L'avantage, c'est que tout ce qu'on y dépose ou qu'on en retire est libre d'impôt, et qu'on peut toujours renflouer ce compte. «Ne pigez dans vos REER qu'en tout dernier recours, insiste Mme Chèvrefils. Et si vous devez absolument le faire, prenez votre sabbatique de janvier à janvier, de telle sorte que ce retrait soit votre seul revenu imposable de l'année en cours.»