Travailler avec ses frangines
Les trois petites bonnes femmes rigolotes qu'on voit sur les contenants d'épices, de noix, de fruits séchés ou de bonbons de la marque Les Sœurs en vrac existent réellement. Ce sont les sœurs Provost, dont le sourire est aussi éclatant dans la vie que sur les caricatures rehaussant les étiquettes de leurs produits.
Stéphanie, 42 ans, Natalie Catherine, 40 ans, et Claudine, la benjamine de 37 ans, sont copropriétaires à parts égales des Sœurs en vrac avec leur mère Claudette, qui ne se mêle toutefois pas de la gestion de l'entreprise. Hummm... À trois paires de mains sur le volant d'une PME, n'y a-t-il pas un risque de dérapage?
«Non, car nous sommes généralement toutes d'accord sur la direction à prendre», répond Natalie Catherine, approuvée d'emblée par ses frangines et associées. «On fait chacune nos affaires, mais on vise le même but.»
Depuis 12 ans que les sœurs travaillent ensemble, chacune a taillé sa propre niche au sein de la compagnie, ce qui leur évite de se marcher sur les pieds. Alors que Stéphanie s'occupe de la gestion, Natalie Catherine supervise les ventes et Claudine se consacre au marketing. Évidemment, puisqu'il s'agit d'une petite entreprise, elles mettent toutes les trois la main à la pâte pour diverses tâches.
Et leur formule semble bien fonctionner: le chiffre d'affaires est passé de 600 000 $ en 1998 à 4,5 millions de dollars aujourd'hui. Pas mal pour des femmes qui n'avaient aucune formation
dans le domaine des affaires!
Les sœurs Provost ont trimé dur et joué d'audace pour faire ainsi croître leur bébé, venu au monde grâce à leur père Jean-Paul, racontent-elles. Jadis copropriétaire avec ses frères d'une compagnie de transport - un héritage familial -, M. Provost s'est mis à magasiner des entreprises lorsqu'il a lui-même pris sa retraite, en se disant que ça serait un beau cadeau pour assurer l'avenir de ses filles.