Guide antiringardise - Nouveaux codes sociaux
Messages téléphoniques (la suite)
Avant, quand j'avais un mot à dire à un étudiant ou à un assistant, je laissais un message détaillé dans sa boîte vocale - et je n'obtenais jamais d'appel en retour.
J'ai ensuite essayé l'énoncé bref et impératif: «Rappelle-moi aussitôt que tu recevras ce message. » Trois jours plus tard, il m'arrivait d'avoir des nouvelles, mais une fois rendue là, je ne me souvenais généralement plus de la raison de mon appel. J'ai finalement considéré la technique de mon fils: ne-rien-dire. Téléphoner et raccrocher sans laisser de message. Comme par magie, le même jeune interlocuteur qui m'ignorait s'est mis à me rappeler aussitôt.
Ce qui m'amène à conclure que:
- Contrairement à nous, lorsque les jeunes ne répondent pas au téléphone, ce n'est pas qu'ils (a) n'ont pas entendu la sonnerie, (b) n'ont pas rechargé leur cellulaire ou (c) l'ont oublié dans leur autre sac. Non, ils voient très bien notre nom apparaître sur l'afficheur, mais ils ne veulent tout simplement pas nous parler.
- Si nous laissons un long message, ça les ennuie et ils ne l'écoutent pas. Pas plus qu'ils ne nous rappellent, d'ailleurs.
- En ne disant rien, on parle leur langue. Ils vont alors penser que notre nouvelle est tellement mauvaise (ou bonne) qu'on n'a pas osé l'annoncer dans leur boîte vocale. De quoi les rendre curieux et les inciter, du coup, à nous rappeler.
Pas la peine de crier dans votre cell
Les «non-jeunes» parlent dans leur téléphone cellulaire comme s'il s'agissait d'une boîte de conserve attachée à une ficelle qui se rendrait jusqu'en Chine. Oui, c'est vrai que les cellulaires sont minuscules et qu'ils ne sont connectés à aucun fil, mais ça ne les empêche pas de très bien fonctionner. Vous pouvez donc parler sur un ton normal - non, avec une voix encore plus douce que ça - et l'autre personne vous entendra. Promis. Allez, essayez. Voilààààà, c'est déjà mieux.