Se lancer en affaires? Ma petite histoire
Autour de moi, plein de femmes songent à dire «byebye, boss!» pour devenir leur propre patronne.
Certaines m'en parlent même depuis une dizaine d'années. Et quand elles me traitent de chanceuse parce que j'ai osé faire un pied de nez aux congés payés, au régime d'assurance, aux bonis et aux chèques qui arrivent invariablement un jeudi sur deux, les bras m'en tombent... car mon parcours professionnel est encore plus cahoteux que les rues de Montréal!
La première fois que je me suis lancée à mon compte, j'avais 23 ans. L'âge de l'innocence, de la candeur et de la naïveté. On ne s'étonnera donc pas que j'aie alors dû suivre, en accéléré, le cours des 101 petites misères guettant au tournant tout travailleur autonome. Contrats minables, bidous reçus six mois après l'échéance, clients qui font faillite avant d'honorer leurs factures... et quoi encore! Bref, après avoir vécu sous le seuil de la pauvreté pendant 19 mois bien comptés, j'ai fini par capituler pour retrouver la sécurité pépère du 9 à 5... avant de retourner à la pige à l'aube de mes 28 printemps.
Masochiste, moi? Pas du tout. Car cette deuxième expérience de travail autonome s'est avérée beaucoup plus lucrative. Et si je m'en suis lassée au bout de six ans pour reprendre un boulot à temps plein, c'est uniquement parce que j'en avais marre de converser toute la journée avec mes chats.
Cela dit, en lisant cet article que j'ai écrit pour Vita , les plus perspicaces auront compris que j'ai finalement réintégré encore une fois mon petit bureau à domicile - et ce, pour trois raisons. Primo: avec le contexte économique actuel marqué par la récente récession, les emplois stables, stimulants et bien rémunérés ne sont pas légion. Deuzio: la liberté liée au statut d'indépendant est un vrai cadeau du ciel, surtout quand on déteste la routine et qu'on est plus productive avant le chant du coq. Tertio: on s'offre ainsi le luxe de faire ce qu'on a vraiment envie de faire dans la vie. Et ça, ça n'a pas de prix!
Trop vieille pour démarrer sa petite affaire?
Si c'est ce que vous pensez à 40 ans passés, vous avez tout faux! «La plupart des femmes choisissent cette option vers la quarantaine, affirme Maricarmen Merino, coach d'entreprise à la Compagnie F, un organisme sans but lucratif qui soutient celles qui souhaitent voler de leurs propres ailes. Comme les emplois standards les obligent à respecter un horaire assez strict, elles veulent se sentir plus libres afin de pouvoir mieux concilier travail et famille.»