Animaux de compagnie - Perte de son chat ou de son chien
J'ai toujours adoré les chattes d'Espagne, ces belles créatures au ventre blanc et au dos écaille de tortue.
Le jour où un ami m'a appelée pour me dire qu'il y en avait deux dans une animalerie de la Plaza St-Hubert, j'ai aussitôt sauté dans ma voiture pour me rendre sur place.
Les minettes en question étaient minus-cu-les: deux soeurs, l'une aux couleurs un brin délavées, l'autre à la tête séparée en deux parties égales - un côté noir, un côté tacheté d'orangé. À première vue, j'ai préféré la chatte plus pâle, au poil angora frémissant: je l'ai prise dans mes bras et elle s'est laissé faire, docile. Pendant ce temps, sa soeur trépignait dans sa cage: «Et moi?» Pourquoi lui ai-je finalement prêté attention à celle-là? Je l'ignore, mais dès l'instant où je l'ai tenue contre moi, j'ai su que c'était la mienne. Son air coquin, son énergie juvénile, sa détermination manifeste: voilà exactement ce dont j'avais besoin.
Je l'ai appelée Bambou
Après quelques semaines de minouchage intensif - je m'allongeais sur le divan et elle se pelotonnait dans mon cou -, ma minette est devenue plus sûre d'elle et, comme tant de chats, vachement indépendante. J'étais tout à fait conquise et je nous voyais couler des jours heureux et paisibles encore bien longtemps.
Le destin nous réservait pourtant quelques surprises. Moins d'un an après l'arrivée de Bambou dans ma vie, je quittais mon conjoint. Séparation douloureuse. Je me suis installée seule dans un petit appartement... avec au coeur un chagrin trop grand pour y être contenu. Je perdais tout - ou presque - de l'existence que j'avais connue avec mon ex. Il y avait cependant quelque chose que je ne voulais absolument pas laisser derrière moi: ma Bambou.