Infidélité - «Tu n'étais seulement qu'une aventure...»
Juste une aventure
Dans le même ordre d'idées, de nombreuses femmes se désolent - parfois au point de rompre - lorsqu'elles s'aperçoivent que leur liaison ne va nulle part.«C'est absurde, car c'est justement le propre d'une aventure de ne mener nulle part, lance la sexologue. Une aventure, c'est un à-côté de la vie conjugale. C'est fait pour rêver, pour vibrer, pas pour construire une autre vie de couple!»
Un point de vue qui devrait délester bien des femmes de la nécessité d'être follement éprises ou de se projeter dans l'avenir dès qu'elles envisagent de passer à l'acte. Même si l'époque où les femmes adultères étaient sévèrement jugées est désormais révolue - du moins dans la plupart des sociétés occidentales -, il reste que certains relents judéo-chrétiens, comme la honte et la culpabilité, ont la vie dure.
«Jamais je n'aurais imaginé tromper Pierre, raconte Suzanne*, 59 ans. Et pourtant, je l'ai fait pendant des mois avec un homme que je n'aimais même pas... Je ne me le pardonnerai jamais!» Louise*, 42 ans, insiste elle aussi pour dire combien son unique aventure d'un soir lui a laissé un goût amer: «Qu'est-ce qui m'a pris de mettre mon couple en jeu pour une simple partie de jambes en l'air? Je m'écoeure moi-même quand j'y pense!»
La culpabilité: un sentiment inutile
Or, «la culpabilité est un sentiment totalement stérile, fait valoir Jocelyne Robert. Même si l'adultère est parfois difficile à vivre, la culpabilité ne sert à rien, sinon à s'autoflageller en vain».
D'accord, mais que faire quand on est rongée par les remords? «Lorsqu'on se retrouve dans une situation d'infidélité, il est essentiel de reconnaître son propre désir, de cesser de le nier en se disant "c'était plus fort que moi". Car plus on accepte sa part de responsabilité et son choix délibéré d'être allée vers l'autre, moins on nourrit la honte et la culpabilité. Assumer son désir et sa soif de plaisir - sans les condamner ni les idéaliser - exige une grande dose de maturité, mais c'est extrêmement libérateur.»
*Prénoms fictifs à la demande des femmes interviewées.