Pourquoi vouloir plaire à tout prix?
D'entrée de jeu, j'avoue que je ne suis pas de celles qui séduisent comme elles respirent. À vrai dire, la seule idée de minauder à coeur de jour m'épuise! C'est pourquoi j'éprouve une béate admiration - mêlée d'une pointe d'agacement - pour ces séductrices invétérées qui maîtrisent l'art de plaire... même en sortant leur bac de recyclage! Comment diable font-elles?
Là où moi j'excelle, par contre, c'est dans l'art de m'oublier pour plaire aux autres. Alors là, je suis imbattable! Il y a un boulot urgent à terminer pour lundi? Présente! J'accepte d'emblée, même s'il me faut annuler mon weekend au chalet. Mon chum est un fan inconditionnel du plein air en hiver? Qu'à cela ne tienne: je m'inscris à des cours de ski et je m'équipe de neuf, même si je déteste geler à 20 degrés au-dessous de zéro. Je reçois des invités? Je me soucie tellement de leur bienêtre que j'en oublie de profiter de leur présence.
Pourquoi?
Mais qu'est-ce qui peut bien nous pousser à tant vouloir plaire? Dans mon cas, c'est de toute évidence l'envie d'être aimée. Une envie très légitime, me direz-vous. Mais quand cet irrésistible goût de susciter le désir, la tendresse ou simplement l'approbation d'autrui a tendance à se retourner contre nous (contre moi, en l'occurrence), il y a de quoi se poser la question...Serais-je un tantinet victime de mon éducation judéo-chrétienne? Ça oui. Un brin masochiste? Peut être. Un chouïa orgueilleuse? Ça se pourrait... De quoi concocter un cocktail parfois détonant et prometteur de lendemains qui déchantent. Car se réveiller d'une relation - qu'elle soit professionnelle, amicale ou amoureuse - en se disant «J'étouffais pour lui plaire...» n'a rien de très glorieux.