Un comportement qui a un nom: la jalousie morbide
En l'espace de quelques semaines, la vie de cette mère de famille dévouée s'est transformée en une sorte de procès surréel dont elle était l'accusée présumée coupable d'adultère.
Sans arrêt, elle se sentait observée, soupçonnée. Toujours sur la défensive vis-à-vis de son mari, elle tenta maintes fois de lui faire comprendre qu'elle lui avait été tout à fait loyale au cours de leurs 26 années de mariage. La goutte d'eau qui allait faire déborder le vase tomba le jour où il lui dit être convaincu qu'il n'était pas le père de ses enfants. Elle décida alors d'appeler son médecin de famille pour lui demander de l'aide.
James, qui est aujourd'hui âgé de 59 ans, souffre de jalousie morbide. Connue depuis plus d'une cinquantaine d'année, elle se caractérise par une extrême jalousie sexuelle et une certitude absolue que le partenaire est infidèle , et ce, malgré un manque flagrant de preuves. La personne qui en est atteinte recherchera sans arrêt des indices pouvant trahir une liaison, harcèlera son partenaire de questions, éprouvera sa fidélité et ira parfois jusqu'à le suivre ou à poser des gestes violents. Elle refusera, même confrontée à de l'information allant à l'encontre de ses certitudes, d'accepter de voir la réalité et aura tendance à accuser l'autre d'avoir non pas un seul, mais plusieurs amants.
Un comportement qui a un nom : la jalousie morbide
La jalousie morbide est aussi connue sous le nom de jalousie pathologique, de délire de jalousie ou encore, du syndrome d'Othello. (On se rappellera qu'à la suite d'une traîtrise, Othello, le célèbre personnage de Shakespeare, croit que sa chère Desdémone l'a trompé avec un autre homme. Fou de douleur, le jaloux étouffe sa belle pour ensuite s'enlever la vie avec son propre poignard.)
Ce type de jalousie ne serait pas un trouble psychologique, d'après le Nimish Purohit, chef du service de psychiatrie de l'hôpital Joseph Brant Memorial, à Burlington, en Ontario. Il s'agirait plutôt d'un symptôme d'une maladie sous-jacente comme la dépression, la schizophrénie, l'alcoolisme ou les troubles de la personnalité. Quoique aucune étude n'en ait mesuré l'incidence, on constate que le syndrome touche beaucoup plus d'hommes que de femmes.