Table ronde - Les femmes sont-elles leurs pires juges?
Réunies autour de la même table pour parler beauté:
- Geneviève St-Germain, journaliste, 52 ans
- Marie Saint Pierre, créatrice de mode, 48 ans
- Denise Bombardier, auteure, animatrice et journaliste, 69 ans
- Rachida Azdouz, psychologue et vice-doyenne à la Faculté d'éducation permanente de l'Université de Montréal, 48 ans
- Nathalie Collard, journaliste, 43 ans
Cinq femmes allumées qui ont bien voulu tenté de répondre à cette grande question:Les femmes sont-elles leurs pires juges?
RACHIDA AZDOUZ Je dirais qu'on assiste actuellement à la revanche des belles. Parce que les belles femmes ont longtemps été considérées comme des nunuches ou encore des filles qui ont couché pour arriver.
Or, les belles ont le droit d'avoir une carrière et d'être intelligentes! On dirait qu'on ne peut pas sortir de l'une ou l'autre catégorie: belle ou moche. Et souvent, ce sont les femmes qui s'avèrent les plus dures envers les autres femmes... et envers elles-mêmes!
NATHALIE COLLARD Je suis d'accord avec ça. Les hommes, eux, sont moins sévères que nous! Ceux que j'observe autour de moi trouvent toujours quelque chose de beau et de positif chez une femme, alors que notre jugement à nous est souvent implacable.
GENEVIÈVE ST-GERMAIN Romain Gary disait que ce sont les femmes elles-mêmes qui renoncent à se voir comme des êtres désirables...
DENISE BOMBARDIER Quand j'étais adolescente, je ne me trouvais pas belle, entre autres parce que j'étais la grande amie de Louise Marleau... Tout le monde sait qu'elle est belle, mais si vous l'aviez connue à 17 ans! Le trottoir tremblait sur son passage! À l'époque, on était toujours ensemble, on se promenait, on voyageait... et j'étais toujours derrière elle. Plus tard, dans ma jeune trentaine, je me suis fait dire par un ministre: «Vous savez, Denise Bombardier, vous êtes beaucoup trop intelligente pour être séduisante!»