Tout le monde ment!
Combien de mensonges avez-vous racontés lors de votre dernière conversation avec une ancienne collègue de travail? Zéro? Un? Deux? Si on se fie aux recherches menées en 1996 par la psychosociologue américaine Bella DePaulo, la réponse est trois. Mais rassurez-vous: selon elle, tout le monde ment!
Certaines duperies sont toutefois inoffensives, estime Marie-France Cyr, professeure au département de psychologie à l'UQAM et auteure de La vérité sur le mensonge (Les Éditions de l'Homme): «Par exemple, dire à son supérieur que son nouveau look lui va à ravir - alors qu'on l'inscrirait sur-le-champ à un concours de métamorphose - relève du savoir-vivre, explique-t-elle. En règle générale, les gens taisent leurs opinions pour ne pas blesser les autres.»
Cela dit, les demi-vérités dont il faut se méfier sont celles qui peuvent détruire les relations basées sur la confiance. Comment s'y prendre pour dire le fond de sa pensée sans heurter les sensibilités? «Comme pour le mensonge, l'intégrité vient avec la pratique, affirme la psychologue. Par exemple, si un aspect de la personnalité de votre tendre moitié vous agace, mieux vaut le lui dire que d'alimenter votre ressentiment. Pensez à la meilleure façon d'aborder le problème, choisissez le bon moment, exprimez-vous avec tact.» Et, de grâce, évitez les grandes déclarations avant d'aller au lit. Si l'autre a vécu une journée d'enfer au boulot, abstenez-vous jusqu'au lendemain.
Un petit truc
Préparer l'heure de vérité en s'exerçant devant un miroir aide à passer aux aveux. Mais peu importe la stratégie déployée, la clé du succès repose sur la tolérance. «Même si vous ouvrez votre cœur en portant des gants blancs, l'autre peut réagir négativement, prévient Marie-France Cyr. Laissez-lui le temps de digérer vos révélations. Cette écoute respectueuse de l'autre vous permettra à tous les deux de franchir l'écueil en douceur.»
Bonne chance!
La version originale de cet article a été publiée dans le numéro de février-mars 2009 du magazine Vita .