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Femmes au bord de la crise cardiaque!

Nous ne sommes pas à l’abri des crises d’angine et autres maladies cardiaques. Mais notre cœur bat la chamade à sa façon... Explications.

Modifié le :
2009-04-02 12:59
Publié le :
2009-04-01 12:37
Par:
Pascale Martel

jupiter unlimited

Femmes et maladies cardiaques

Quand on m'a demandé d'écrire un article sur les femmes et les maladies du cœur, j'étais loin de me douter que le sujet me concernerait bientôt personnellement. Pendant que je rédigeais ce reportage, la grand-maman adorée de mon fils (mon ex-belle-mère) est décédée dans un accident de la route causé par une défaillance cardiaque. Je venais juste de lire que tous les types de cancer réunis ne tuent pas autant de femmes que les maladies cardiaques. Et vlan! La statistique prenait alors un visage bien réel: celui d'une femme de 65 ans aimée de tous.

C'est dans cet état d'esprit que j'ai fait une entrevue avec la Dre Anique Ducharme, responsable de la clinique d'insuffisance cardiaque de l'Institut de Cardiologie de Montréal et professeure agrégée à la faculté de médecine de l'Université de Montréal. La cardiologue déplore le fait que les femmes aient tendance à se soucier davantage du cancer du sein que de la santé de leur cœur. «Nous courons huit fois plus de risques de mourir d'une maladie cardiovasculaire que d'un cancer.»

Eh bien moi, j'ai la ferme intention de prendre soin de mon cœur en évitant les sept pièges qui nous guettent au tournant. C'est une question de vie, tout simplement.

Piège no 1
Croire à l'égalité des sexes côté symptômes
Chez les hommes, la douleur au thorax est souvent un signe de problème cardiaque. En général, ils se précipitent à l'urgence, où ils sont aussitôt soignés. Hélas, chez les femmes, ce n'est pas aussi simple. Le mal qu'elles ressentent n'est pas nécessairement associé aux maladies coronariennes. «Et comme nos symptômes ne sont pas clairement identifiables, on n'arrive pas à les décrire à notre médecin ou on ne fait tout simplement pas de lien, ce qui retarde le traitement.

Comment l'éviter?
Le simple fait de savoir que nos symptômes peuvent être différents de ceux des messieurs devrait nous inciter à porter une attention particulière à ce qui se passe dans notre corps... et à nous méfier de tout malaise suspect.

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Pièges de la crise cardiaque

Piège no 2
Méconnaître les signaux d'alarme
D'emblée, la Dre Ducharme nous met en garde: «Le tiers des femmes victimes d'infarctus n'ont pas ressenti de signes avant-coureurs.» Pourtant, ils existent : essoufflement, difficulté à respirer, indigestion, nausées, vomissements, sueurs ou peau froide et moite, peur, anxiété et, enfin, douleur à la poitrine, au cou, à la mâchoire, à l'épaule (généralement la gauche), aux bras ou au dos. Les symptômes plus spécifiques à un AVC (accident vasculaire céfébral) sont les suivants: douleur soudaine qui ressemble à une sensation de brûlure, serrement à la poitrine, lourdeur ou sensation d'oppression persistantes. Parmi les signes passagers qui peuvent aussi être des indices: diminution subite de la force physique, engourdissement du visage ou des membres, difficulté à parler, confusion soudaine, troubles de la vision, maux de tête graves ou inhabituels, perte d'équilibre.

Comment l'éviter?
Si on éprouve un essoufflement inhabituel, un malaise ou de l'inconfort pendant une activité physique - et ce, peu importe son intensité -, il faut immédiatement consulter son médecin. Mais avant d'en arriver là, il est recommandé de faire prendre sa pression artérielle et vérifier son taux de cholestérol au moins une fois par année.

Piège no 3
Taire ses malaises à son entourage

On ne le dira jamais assez, minimiser l'importance de nos malaises et de nos inquiétudes est très mauvais pour le cœur. D'autant plus que cette attitude retarde le diagnostic et le traitement.

Comment l'éviter?
Il est plus facile de composer le 9-1-1 pour aider son conjoint, son père ou une autre personne de notre entourage que de le faire pour nous. Pourtant, sonner l'alarme quand on éprouve un malaise suspect ne fera pas de nous une parasite du système de santé.

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Pièges de la crise cardiaque (la suite)

Piège no 4
Faire fi de son taux de gras

On se fait du sang de cochon pour nos bourrelets de graisse, mais notre taux de cholestérol et notre tension artérielle nous laissent de glace. Pourtant, près de 50 % des Canadiennes de 18 à 74 ans souffrent d'hypercholestérolémie (taux élevé de cholestérol dans le sang). Et, selon la Fondation des maladies du cœur, un taux élevé de triglycérides (une autre forme de gras présent dans le sang) constituerait un facteur de risque plus important chez les femmes que chez les hommes.

Comment l'éviter?
Sans être obsédée par le cholestérol, il serait sage, à partir de 40 ans, d'en faire évaluer le taux, de revoir nos habitudes alimentaires et de cesser de fumer. «Toute femme devrait consulter son médecin de famille au moins une fois par année afin de vérifier sa tension artérielle et son taux de cholestérol» spécifie la Dre Ducharme. Un électrocardiogramme de base est donc conseillé dès 40 ans, puis tous les cinq ans ou au besoin.

Piège no 5
Contrôler son poids par seul souci esthétique

Faire attention à sa ligne, oui. En faire une idée fixe, non. Encore moins si c'est seulement par coquetterie. Notre véritable préoccupation devrait être notre indice de masse corporelle, un excellent indicateur du poids santé. Le pourcentage de gras accumulé autour de la taille et des hanches est également à surveiller.

Comment l'éviter?
Pour la cardiologue, il est possible de garder la ligne en vieillissant. «Trois séances d'exercices de 20 minutes par semaine assurent le minimum requis. Mais pour améliorer notre condition physique, il faut bouger davantage, soit de 60 à 90 minutes par jour.»

Piège no 6
S'accrocher à la cigarette

À chaque bouffée, nos rêves d'avoir un cœur en santé s'envolent en fumée. Donnée non négligeable rapportée par la Fondation des maladies du cœur, les fumeuses courent deux fois plus de risques de souffrir d'un AVC que les non-fumeuses.

Comment l'éviter?
En prenant conscience des dangers réels de la cigarette. Fait encourageant, nos risques de subir une crise cardiaque ont déjà diminué après seulement 24 heures d'abstinence.

Piège no 7
Cacher la vérité à son médecin

Nous avons tellement peur de passer pour des geignardes que nous préférons taire nos malaises, même à notre docteur, pourtant souvent notre seul confident.

Comment l'éviter?
En n'hésitant pas à parler à son médecin. De plus en plus de médecins de famille sont formés pour diagnostiquer les problèmes cardiaques chez les femmes. Et heureusement, ils n'hésitent pas à les référer à des spécialistes lorsqu'elles éprouvent des douleurs atypiques ou présentent des facteurs de risque.

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Hormones et maladies cardiaques

Quand les hormones jouent les démones
Elles nous en font voir de toutes les couleurs, nos chères hormones! Pourraient-elles en plus contribuer à augmenter nos risques de maladies cardiaques? La Dre Marie-Josée Dupuis, obstétricienne-gynécologue à l'Hôpital Saint-Luc du CHUM et professeure agrégée à la faculté de médecine de l'Université de Montréal, apporte quelques précisions.

La ménopause mise en cause?
La diminution du taux d'œstrogène et de progestérone survenant à la ménopause fait grimper nos risques de maladies cardiovasculaires. La raison? Ces hormones sexuelles féminines jouent un rôle important dans la réduction du taux de cholestérol et de triglycérides. «Les femmes ménopausées perdent donc cette protection, explique la Dre Dupuis. Et comme on ne peut pas changer leur système hormonal, il faut diminuer les risques de maladies cardiaques en se concentrant sur trois actions importantes: faire de l'exercice, bien s'alimenter et arrêter de fumer. Une fois cela réglé, le problème des hormones devient marginal.»

Pour ou contre les hormones de substitution?

Pour: les hormones synthétiques préviendraient les maladies cardiovasculaires.

Contre: comme elles sont thrombotiques (qui forment des caillots), elles pourraient augmenter le risque de ce type de maladies.

Qui dit vrai?
La Fondation des maladies du cœur, quant à elle, recommande aux femmes de ne pas entreprendre ni poursuivre une hormonothérapie substitutive (HTS) dans l'unique but de prévenir les maladies du cœur ou les AVC.

«Auparavant, on avait tendance à prescrire une hormonothérapie à toutes les femmes en ménopause, commente la Dre Dupuis. Aujourd'hui, on est moins convaincu que c'est la solution. Oui, l'HTS réduit le taux de cholestérol, mais d'un autre côté, elle favorise les caillots. Les hormones synthétiques peuvent soulager des symptômes comme les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil ou de l'humeur, mais les bienfaits et les risques de l'hormonothérapie sont encore à l'étude. Notre conclusion pour l'instant: si nécessaire, on peut prescrire une hormonothérapie, mais on est loin de pouvoir affirmer qu'elle protège des maladies du cœur.»

La version longue de cet article a été publié dans l'édition février-mars 2009 du magazine Vita .

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