Guide pour faire de vieux os
Quelques semaines plus tard, (dé)vêtue d'une chemise d'hôpital, j'étais allongée dans une position bizarre sur une table high tech, soumettant mon corps au faisceau invisible des rayons X d'un appareil DEXA qui, pendant 20 minutes, est passé et repassé au-dessus de moi. Verdict du médecin après quelques jours d'attente: «Pas de panique, il ne s'agit pas d'ostéoporose, mais d'ostéopénie.» De quoi? «D'os-té-o-pé-nie. Cet état signifie que la baisse de votre densité osseuse est moins sévère que s'il s'agissait d'ostéoporose.»
Malgré tout, je ne devais pas prendre la nouvelle à la légère. L'ostéoponie est souvent précurseure de l'ostéoporose, cette dernière se caractérisant par une faible masse osseuse et une détérioration du tissu osseux qui rend la personne atteinte particulièrement sujette aux fractures. J'allais devoir changer mes habitudes: alimentation, exercices, suppléments vitaminiques... Mais pourquoi moi? Et pas mes sœurs? Ni mes amies? Qu'avais-je fait de mal, docteur?
Pourquoi suis-je à risque?
Chez les femmes, la diminution des hormones sexuelles - en particulier des œstrogènes - liée à la ménopause est une des principales causes de l'ostéoporose (on parle alors d'ostéoporose postménopausique). Mais selon la Dre Sylvie Dodin, gynécologue et professeure titulaire au Département d'obstétrique et de gynécologie de l'Université Laval, il s'agit d'abord d'une question de gènes. «On peut comparer notre bagage génétique à un fonds de pension. On n'arrive pas toutes à l'âge de la retraite dans la même condition.