Dépression saisonnière?
«Dès la mi-octobre, je n'ai plus envie de rien, avoue Jeanne, 52 ans. Je suis sans cesse fatiguée, même si je dors 10 heures par nuit. Chaque jour, je me force pour fonctionner normalement, souvent sans succès.» Quant à Sophie, 41 ans, elle redoute chaque année l'arrivée de la «mauvaise saison», synonyme pour elle de tristesse, de perte d'énergie et de prise de poids. Jeanne et Sophie ne souffrent pas d'un SPM interminable, mais plutôt d'un trouble affectif saisonnier - aussi appelé dépression saisonnière - qui touche environ 200 000 personnes au Québec. De ce nombre, 80 % sont des femmes.
Simple coup de déprime?
Si vous ressentez une baisse d'énergie dès que les journées raccourcissent, n'allez pas croire que vous êtes mûre pour la neurasthénie. «La majorité des gens réussissent à fonctionner normalement malgré des symptômes dépressifs légers, comme la fatigue et un certain ralentissement psychomoteur», explique la Dre Marie-Josée Filteau, rattachée au Centre de recherche de l'Université Laval Robert-Giffard et directrice de la Clinique Marie-Fitzbach.
Par contre, si vous vous sentez moins efficace à la maison ou au travail et que vous entretenez avec votre entourage des relations de plus en plus difficiles, c'est une tout autre histoire. «Lorsque cinq des neuf symptômes associés à la dépression (voir la liste à la page suivante) sont présents de façon marquée pendant au moins un mois, et ce, sur une période de deux années consécutives, il est fort possible que le trouble affectif saisonnier soit en cause. Une consultation médicale peut alors s'avérer nécessaire», ajoute la psychiatre, qui s'intéresse depuis longtemps au trouble affectif saisonnier.