Fonds éthiques: phénomène ou tendance lourde?
Les fonds quoi? Les fonds éthiques!
C'est en réponse à de telles interrogations qu'ont été créés, voilà maintenant plus de 20 ans, les premiers fonds éthiques, dans la foulée du mouvement pour l'investissement responsable. Depuis, les gens soucieux des droits humains, de la protection de l'environnement, des questions de santé et sécurité au travail peuvent placer leurs économies là où on tient compte de ces facteurs. Car les gestionnaires des fonds éthiques scrutent les champs d'activité des sociétés où ils investissent, éliminant celles qui outrepassent les règles du civisme, en plus de bannir des pans entiers de l'économie, comme l'industrie des armes, du tabac, du jeu ou de la pornographie. Aujourd'hui, les fonds éthiques vont beaucoup plus loin: ils veulent maintenant encourager les bons joueurs, pas seulement punir les mauvais. Est-ce que ça fonctionne? Si l'argent n'a pas d'odeur, il pèse lourd dans la balance... Et les fonds éthiques ont désormais un poids indéniable dans les marchés financiers.
Rentable ou pas?
En l'espace de 10 ans, Olivier Gamache - le PDG du Groupe d'investissement responsable (GIR) - a vu passer les fonds éthiques de phénomène marginal vaguement grano au statut de coqueluche de l'heure, pour finalement devenir une tendance lourde en matière de placements.
Les chiffres lui donnent raison: au 30 juin 2006, les actifs engagés au pays dans des investissements socialement responsables représentaient près de 504 milliards de dollars, soit 19,6 % de l'actif sous gestion canadienne... ce qui n'est quand même pas de la petite monnaie! Une augmentation de plus de 600 %, par rapport à 2004, pour ce qu'on appelle les fonds ESG (respectant des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance), qui sont plus d'une soixantaine aujourd'hui au Canada. Pour le meilleur et pour le pire: en 2008, comme tous les autres, ils ont été malmenés et ont fini l'année dans le rouge, avec une moyenne de -34,6 %, contre -33 % pour l'indice de la Bourse canadienne.